Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 24/06/2015 08:51:14
Rubrique : Les Equipes Sportives, lu 1849 fois. Pas de commentaires
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La relation partenariale


 

 

Des droits et des devoirs réciproques dans la relation partenaire/sportif

         Voici un texte sur le  sponsoring que le  Directeur de la société Beluga Production m'a  autorisé de  publication. Ce texte a servi d'introduction lors d'une réunion entre un sponsor et les sportifs concernés.

JCG

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         " Pour beaucoup de sports, les partenariats et le sponsoring sont indispensables aux résultats de haut niveau, la médiatisation et les couvertures presse de ces sports sont aussi nécessaires. La  visibilité du partenaire étant la condition indispensable pour le retour sur  investissement.

         Travaillant régulièrement avec les groupes d’entreprises partenaires et leurs recherches d’images, je pense nécessaire de faire un point, le plus précis possible sur ce sujet qui fait tant parler. Beaucoup en parlent, souvent sans connaitre vraiment le sujet, leurs critiques sont souvent acerbes, pourtant nous les retrouvons « quémandeurs » de partenariats dès que l’occasion se présente.

         Un partenaire est avant tout quelqu’un qui investit de l’argent dans un sportif, une équipe de sport, un évènement sportif. Cet investissement (même minime) est souvent très lourd pour l’entreprise, il n’est pas neutre dans ses résultats et la légitime demande du sponsor c’est un retour d’image positive pour sa société. C’est le minimum requis pour entamer une relation de confiance entre le sportif (ou l’équipe) et le partenaire.

         Coté sportif de haut niveau (ou équipe sportive) le partenaire c’est le « nerf de la guerre » celui qui va permettre d’avoir les moyens de ses ambitions, celui qui offre les possibilités de récolter les fruits de son travail.

         Tous ces termes « investissement » « résultats » « travail » « ambitions » créent inévitablement des droits mais aussi des devoirs entre les deux parties. Les droits nous en entendons souvent parler, les avocats spécialisés dans le sponsoring sont souvent là pour rédiger les contrats, pour informer les parties de leurs droits réciproques. Malheureusement nous n’entendons que très peu parler des devoirs, si le sponsor a le devoir d’honorer ses engagements, le sportif a aussi beaucoup de devoirs envers son partenaire.

         Il est nécessaire de poser en préalable a toute analyse que le sportif (ou l’équipe de sport) est le porteur de l’image de son ou ses partenaires. A ce titre il doit se comporter comme l’ambassadeur de ce (ou ces) partenaires. Il doit répondre à leurs demandes de résultats les meilleurs possibles, mais aussi à toutes leurs demandes d’images (interview, vidéo, photos etc.) Cela paraît évident, par expérience je peux affirmer que ce n’est pas toujours le cas.

         Bien sur pour les très gros évènements internationaux, pour les sports professionnels la question ne se pose pas. Par contre dès qu’il s’agit de sports moins médiatisés, de niveaux plus inférieurs, nous sommes souvent confrontés à des sportifs qui considèrent leurs partenaires comme des « tiroirs caisse. » Les relations sont même quelquefois difficiles une fois que le sponsor à payé, ce qui est très négatif.  D’un autre côté nous rencontrons aussi des partenaires peu sérieux, qui promettent et qui ne tiennent pas. Dans un cas comme dans l’autre ces attitudes nuisent au sport, à son image et à son éthique.

         Les nombreuses difficultés générées par ces rapports entre sportifs et partenaires sont très souvent à l’origine d’une désaffection des entreprises pour certains sports considérés (souvent à juste titre) comme peu sérieux, peu « rentables » et surtout peu « fiables. » La crise que traverse l’Europe en ce moment est déjà un élément très défavorable à la recherche de partenaires,  l’image du sport et de ses sportifs fait le reste pour rendre les choses encore plus difficiles.

         Ne jamais perdre de vue que le sponsoring n’est pas du copinage, il y a toujours derrière un contrat de partenariat une notion de rentabilité en terme d’image de publicité ou de retour sur investissement, il est impossible de voir le partenariat sportif autrement. On constate même souvent que les plus acharnés à refuser ces rapports à l’argent sont souvent les plus demandeurs de sponsors ou de partenaires.  Comme si le sportif avait tous les droits, qu’il n’était tenu a aucun engagement et qu’il avait seulement des exigences. Toutes ces notions indispensables dans les bons rapports entre sponsors et sportifs s’appliquent aussi aux organisateurs d’évènements sportifs pour qui le partenariat est indispensable mais pour qui les devoirs sont les mêmes.

         Il est aussi nécessaire que les contrôles soient stricts sur les exigences de performances des sponsors. Ces exigences sont légitimes mais ne doivent pas affecter le sportif dans son intégrité. (Sans développer ce sujet nous pensons tous ici au dopage)

         Les sportifs de haut niveau sont habitués à rendre des comptes à leurs fédérations sur leurs lieux d’entrainement, sur leurs rythmes de travail, sur leurs progressions, ils doivent aussi s’habituer à ce que les partenaires aient les mêmes demandes. Assister à des entrainements pour un sponsor est un élément positif dans les rapports entre le sportif et son sponsor. Tout ceci bien sur dans la plus grande transparence, c’est d’ailleurs de plus en plus souvent stipulé dans les contrats de partenariats.

         N’oublions pas non plus que le partenariat  « d’échange »(le partenaire donne du matériel en contrepartie de l’image) impose aussi les mêmes conditions de respect du sponsor, et de retour d’image. Beaucoup ont tendance à croire qu’un partenariat d’échange est un partenariat gratuit. Ce n’est absolument pas le cas, les matériels donné coutent de l’argent a l’entreprise, quelquefois plus qu’un simple chèque modeste.

         Pour terminer sur une note optimiste, de très nombreux sportifs respectent et font le maximum pour « mouiller le maillot » pour le sponsor,  c’est rassurant. Une petite frange que j’appellerais les « pique assiette du sport » ne joue pas le jeu, les sponsors les éliminent souvent eux même, dès qu’ils s’en rendent compte. Par contre leur mauvaise attitude rend les partenaires méfiants et complique encore les choses pour les autres qui respectent les règles. Là encore une minorité peu intéressante complique la tâche de la majorité des bons.

         Juste un mot sur les soutiens apportés aux sportifs par les villes les régions les départements, et autres fonds publics. Beaucoup auraient tendance à croire que c’est un dû,  ce n’est absolument pas le cas. Effectivement  le don d’argent public (celui du public) n’est pas aussi bien analysé que celui des entreprises, les personnes qui gèrent ces aides sont souvent moins précises dans leurs exigences. Cela n’empêche pas que la ville, le département, ou n’importe quel organisme recherche une identification de leur image (positive de préférence) ils ont aussi besoin de visibilité et surtout du même respect que pour les partenaires privés. Dans ce cas les choses sont souvent plus compliquées par la politique, les conflits d’intérêt et les problèmes de personnes, c’est lié inévitablement au système.

         Pour tous les sportifs un dernier conseil, ne baissez pas les bras, présentez un dossier attractif et positif (pas une demande de subvention, l’entreprise n’est pas philanthrope) le rapport au partenaire doit impérativement être gagnant- gagnant. C’est une association qui doit durer et apporter aux deux. Dans ces conditions (et seulement dans ces conditions) vous trouverez vos partenaires. N’oubliez pas non plus qu’il est quelquefois plus difficile à un sportif dans un sport peu médiatisé de trouver vingt mille euros qu’à un sportif dans un sport très médiatique d’en trouver cent mille"

 

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