Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 30/09/2017 08:11:17
Rubrique : Reportages, lu 1763 fois. Pas de commentaires
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LIPICA: le Bronze ne fait pas le printemps


 

         

         Retour "à froid" sur ce championnat du monde, qui servira de réponse au commentaire d'Héliosness. Cette médaille de bronze est le fait pour une large partie d'un meneur, Michaël Sellier. Performer 1 épreuve sur 3 (le dressage pour François Dutilloy et la maniabilité pour Franck Grimonprez) doit incliner à l'objectivité et à la modération.

         François a fait une reprise très sage, précise, mais néanmoins manquant de rythme et de brillant. Comme je l'ai déjà dit, j'ai trouvé qu'il avait bénéficié d'une belle note. Comme quoi, passer le premier sur l'épreuve de dressage n'est pas forcément un handicap. Rien à voir cependant avec "le hold up" de la juge Zsuzsanna Mihok sur la reprise de Beat Schenk.

         J'ai observé les comportements des meneurs sur la reconnaissance du marathon. Il n'en faut pas plus pour avoir une petite idée de la suite à venir et de l'état intérieur des uns et des autres. La concentration sereine et individuelle de Michaël Sellier marquait de la détermination. A contrario, le  "groupe "et "l'esprit d'équipe" usés jusqu'à la corde, peuvent devenir des leviers contre-productifs. 

         Sa maniabilité a aussi été à l'image du concours. "C'est le prolongement du travail fait avec Boyd " m'a dit Michaël. Aucune surprise, aucune inconnue pour le meneur bourguignon, simplement la science du train de ses chevaux et de leur mental le temps de cette mania. Il a déroulé la maniabilité dans un même rythme tout au long des 20 portes, le chrono était dans la tête et dans un tempo engagé dès le début du parcours: pas de perturbation des chevaux, pas de stress, que l'ultime répétition du travail de ces dernières semaines. Non Michaël n'est pas passé à côté de son concours, bien au contraire.

         Il faut tant de bonnes visions pour parvenir à une 4 ème place. La suite est à venir, encore prometteuse, même s'il y a une part d'inconnue puisque de nouveaux chevaux vont apparaître. Gageons que Boyd Exell n'a aucune raison de se tromper dans la révélation de cette construction avec Misdee Wirgley Miller et Michaël.

         Rappel de l'épisode précédent à FABIANSEBESTYEN le CdM 2015: Franck Grimonprez 14 ème, Eve Cadi Verna 20 ème, Michaël Sellier 26 ème. Où sont les progrès de l'équipe de France soit dit en passant?

         Benjamin Aillaud se forge un costume, c'est vrai. Son parcours sportif est très positif. L'Equipe Slovène que j'ai pu suivre est ravie. Miha Tavcar remporte le marathon, il termine 10 ème, et l'équipe 9 ème. Cette équipe vient de loin, elle est très jeune. Attendons un peu pour s'en faire une idée, de voir si celui qui l'a amenée à cette place a toutes les qualités requises: qualités sportives certainement,  humaines probablement, reste le management, la politique qu'il voudrait conduire, et sa vision de l'avenir de l'attelage de haut niveau.  Quel est après tout le rôle de l'entraineur sélectionneur national  dans la compétition d'aujourd'hui ? Il serait urgent de le définir.

         En effet, on voit que les meneurs élites, au moins ceux pouvant prétendre à une sélection dans l'Equipe de France, sont dotés d'un coach  entraineur personnel pour la plupart. Ils doivent pouvoir s'exprimer dans une totale autonomie. Les résultats sont là pour le sélectionneur, ils doivent suffire.  C'est bien cet espace de liberté que Michaël et Boyd Exell se sont accordés avec le staff fédéral: une relation en bonne intelligence mais pas plus, et le résultat est là. Et puis, attention de ne pas mélanger les genres au risque de passer la ligne rouge. L'entraineur sélectionneur ne doit pas pouvoir se rémunérer sur des stages privés à usage de meneurs potentiellement sélectionnables en Equipe de France. On appelle ça du conflit d'intérêt.

         Mais ce n'est que mon avis.

© JCG    


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