Perspicace, après avoir pris
fait et cause pour ses récits équestres, et l'avoir encouragée à
poursuivre, le général (2s) Pierre Durand, ancien écuyer en chef, ancien
directeur de l'École nationale d'équitation, sut d'instinct que cette
beauté hasardeuse à laquelle Julie Wasselin se livrait sans réserve la
soutiendrait jusqu'au bout : « Ces nouvelles sont des histoires d'amour
vécues par un être généreux, peut-être habité par le doute, c'est pourquoi
je suis tenté de lui délivrer ce message du commandant de Montergon (Les
derniers chevaux) adressé à un jeune officier sceptique : '' Vous aimez
beaucoup trop la beauté pour ne pas être un jour sauvée par elle.'' » Quand
fut venu ce temps irrecevable où les chevaux ne sont plus, en « les
écrivant », Julie Wasselin eut surtout l'idée de « les partager »... de «
les prolonger », et de leur offrir encore un galop. À l'heure où les
raisons de s'émerveiller se font rares, elle a souhaité revisiter les
instants de grâce qui lui ont été accordés auprès d'eux, en épargner les
plus belles fleurs, et rafraîchir le bouquet en y ajoutant quelques tiges
récemment coupées. Après ? Au soir de sa vie, après avoir suspendu au mur
cette bride qui, entre la bouche de ses chevaux et sa main, reste le seul
témoin de leurs bavardages, Julie Wasselin éprouve la tentation
d'abandonner l'encrier qui est presque vide et la plume qui commence à «
faner », mais ce n'est peut-être qu'un au revoir...
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