Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 07/04/2021 08:37:28
Rubrique : Interviews, lu 3581 fois. 11 commentaires
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L'ATTELAGE par dessus l'épaule... suite (13/13)


 

                     attelage.org débute une série de commentaires venant de tous horizons. Le thème en est:

 

Quels ont été les points marquants de notre discipline depuis que vous la pratiquez ?  

Qu'applaudissez vous, que regrettez vous ?

           

          Evidemment le sujet est vaste et l'on pourrait en écrire des pages et des pages, mais plus simplement répondez en nous faisant part d'un fait marquant ou de quelques évolutions qui vous ont marquées durant ces 10,20 ou 30 années passées.

          Vos observations intéressent la communauté, il suffit d'écrire un petit texte à contact@attelage.org ou demandez à ce que je vous appelle.

          J'ai déjà  passé quelques interviews sur le sujet, j'ai quelques réponses à vous communiquer, mais le temps que je rédige ces commentaires,  je vous propose mon petit texte. Je publierai les suites, interviews ou textes, venant des uns et des autres, jour après jour.  

 

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le 7/4 Des marathons pour les spectateurs et les chevaux par JCG

               Où sont passés les spectateurs ?

          Combien de fois n'ai je entendu cette question. Il est vrai quand quelques décennies le sport d'attelage fait moins recette, si l'on peut dire, car peu de concours sont réservés à des spectateurs payants. Certainement que le phénomène est variable d'un pays à l'autre, mais pour ce qui concerne l'hexagone c'est un fait, il y a  aujourd'hui moins de spectateurs "hors attelage" sur les concours. C'est particulièrement notable autour des carrières de dressage, mais également sur le marathon et autour des maniabilités.

          Alors pourquoi ce déclin ? Déclin,  le mot va paraitre fort, mais c'est à dessein, car les conséquences de cette raréfaction sont importantes: moins d'intérêt pour les sponsors des organisateurs, moins d'intérêt pour les sponsors des meneurs, désintérêt  pour les grands médias comme la télévision. La TV n'a jamais eu d'intérêt pour l'attelage diront certains. Faux. J'ai connu la TV , au moins régionale en Picardie, faisant des grands reportages sur les concours de Compiègne, avec interviews des ténors de l'époque. J'ai aussi souvenir de l'annonce de résultats le dimanche soir sur l'émission consacrée aux sports lors de grandes compétitions. Jacques Tamalet ne me disait il pas il y a peu de temps, avoir transmis lui même à Equidia en son temps,  les images des CAI du week end! Que voit on des sports équestres aujourd'hui à la télévision? des spots publicitaires de la fédération où l'on voit poneys clubs et bambins ! les sports équestres, l'attelage, ne sont manifestement pas l'image que l'on veut diffuser. Ils restent loin les champions qui font rêver !

          Alors pourquoi cette fuite des spectateurs? Sans doute la profusion des évènements équestres ou autres manifestations dans les régions dispersent le public. L'attrait des premiers temps de l'attelage est passé, la découverte des attelages ne joue plus son rôle, le coup d'œil des beaux équipages qui pouvaient attirer n'existe plus, la "simplification" des attelages,  des harnais et des occupants des voitures y est pour beaucoup. Une exception confirme  cette hypothèse, les Concours de Tradition font toujours recette.

          De nos jours, "l'utilisation" des animaux passe mal, mais le cheval conserve une image positive dans le public. Pourtant il y  a un fossé entre les attelages des mariages, le défilé de la Garde Républicaine, les concours hippiques et les promenades de touristes en ville qui eux n'ont pas toujours bonne presse. Une grande satisfaction pour le sport d'attelage est d'avoir su se protéger  des accidents ou scènes déplorables pour la sensibilité de nos concitoyens. Reste à augmenter la surveillance de l'utilisation du fouet sur le marathon. Le Bien Etre animal et celui du cheval va devenir obsessionnel, et des images relayées sur les réseaux sociaux, par des " ados évaporés (es) "  en mal de journalisme, devient un risque permanent.  

          Aujourd'hui quel spectacle offre-t-on aux spectateurs sur les marathons? Nous avons connu les obstacles "naturels" situés souvent en forêt, avec montées, descentes, passages de route... ils étaient spectaculaires disons le, et quelque fois le cœur du meneur devait "s'envoyer"  sur les obstacles. A tel point que certains s'envoyaient aussi une chopine au départ de l'épreuve ! J'ai le souvenir et le sentiment que les chevaux y prenaient aussi du plaisir.  

            Il y a eu progressivement inversement de conception des obstacles sous  les pressions allemandes et hollandaises. Les obstacles  sont devenus techniques, et "obstacles sans risque"  pour les meneurs. Ils  font depuis longtemps le programme courant de nos marathons:  obstacles fait de carrés de piquets, de couloirs, à tel point que le spectateur  ne voit parfois rien de l'attelage au milieu d'une forêt d'où émerge une tête, celle du meneur.

          Hier comme aujourd'hui, les gués propices aux grandes galopades attirent toujours le  public et les photographes... preuve que le spectacle simple est nécessaire, plus que les trajectoires obscures. Les réflexions des spectateurs de passage sont courantes: "à quoi jouent ils ? que doivent ils faire? c'est quoi les lettres ? ". Avec des obstacles, devenant moins spectaculaires et plus techniques, les renversements des attelages ont quasiment disparu...  mais sont augmentés les chocs pour les chevaux de part les torsions, les actions de mains violentes et les rencontres avec les piquets...

          Imaginons une diffusion en direct d'un marathon d'aujourd'hui à la télévision: utilisation du fouet, chevaux heurtant un obstacle, attelage bloqué ... autant d'images négatives pour beaucoup, et rejetées par les médias.

          Reste donc à inventer le "marathon spectaculaire et sans risque"... l'avenir est donc dans les mains des chefs de piste, destinés à se muer en metteurs en scène d'un "sport spectacle" plébiscité par le grand public et les télévisions si nous voulons les reconquérir. 

          Non l'attelage ce n'est plus la fête, ce n'est plus la sortie familiale du week end. Sans doute faudrait il replacer le curseur entre le naturel et le technique. On peut aussi rester un sport confidentiel pour initiés, après tout, il y en a d'autres des sports confidentiels... pas la pétanque, le billard ou le golf qui sont bien présents sur les écrans !

          Je ne dois pas avoir tout compris.   

          JCG

 

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le 6/4  Où sont ils passés? par Invité n°2

" Je me permets de communiquer un nouveau commentaire ou analyse suite à ce que j'ai lu et qui est fort intéressant.

Aussi, je vais positionner mon propos essentiellement sur l'aspect compétition, car c'est bien cet aspect de notre discipline qui a le plus évolué, car la compétition est la synthèse d'un tout qui est fait en amont au sein des structures.

          En lisant l'analyse de Jacques Tamalet, je m'aperçois que la France a un palmarès en championnat du monde à 1, à 2 et maintenant à 4, et aussi un palmarès en Coupe Alpes-Danube.

Depuis les années 90, la compétition a évolué puisque de 5 phases le marathon est passé à 3 ; Tout comme d'ailleurs le complet qui a abandonné le routier et le fameux Steeple.

          Et du temps des 5 phases, il y avait des noms qui faisaient référence dans la discipline : Sainte-Beuve, De Langlade, Rébulard, Basty, Sanudo, Gratpanche, Houard, Greffier, Jung, Pouvreau, Thiriez, etc … J'en oublie sûrement et je leur présente mes excuses. 

          Mais où sont-ils passés tous ? Certes, les années passent, mais tout compétiteur n'a-t-il pas besoin d'un entraîneur privé ? Ont ils pu transmettre tout leur savoir technique (débourrage, dressage, menage ?

          Revenons à la compétition : 

          Le dressage a évolué, les reprises aussi et les exigences des juges  (je ne vais pas polémiquer sur la qualité de leur formation qui devrait être couplé à un formation du jugement des épreuves de dressage monté) aussi de façon à rendre les reprises plus fluides et regardables tant la qualité intrinsèque des chevaux a aussi évolué (la génétique a permis cela, mais pas tout je vous l'accorde!). 

        Mais pour certains meneurs, il y a toujours le problème du piquet de leurs chevaux car cette discipline n'est pas propice à la venue de propriétaires extérieurs comme on peut le voir en CSO, en Complet et en Dressage. L'attelage est la discipline pauvre en dotations, alors que c'est la discipline la plus coûteuse. A qui la faute d'avoir laissé se creuser ce fossé entre les disciplines majeures olympiques et les disciplines FEI retrouvées lors des WEG? 

        Le marathon a été raccourci de 5 à 3 phases, comme en complet. Je trouve ceci logique quant à l'évolution des mœurs et au bien être animal, car pour moi seule la visibilité sur les obstacles de cross, ou en marathon compte pour le public, tout comme d'ailleurs en CSO. On doit échauffer les chevaux aux futurs efforts dans un temps de préparation hors encadrement officiel telle une phase. Les gens veulent voir du spectacle en toute sécurité, et avec des animaux bien traités. Et c'est là où le bas blesse, car les obstacles actuels de marathon sont dignes de la maltraitance animale.         

       Les obstacles ne sont pas suffisamment aérés, les portes arrivent trop vite, et les changements de direction traumatisent les chevaux dans les épaules , sans compter les à coups que supporte le dos du cheval entre les efforts musculaires fournis durant l'effort sportif qui est contrarié par des résistances liées aux harnais qui encadrent le cheval dans l'attelage. Pour l'avenir, je pense que les chefs de piste devraient laisser aller les chevaux dans le sens du mouvement en avant, avec des obstacles coulants et non cassants. 

       La maniabilité est et doit rester l'épreuve qui donne le classement final d'une compétition, mais elle manque d'attractivité vis à vis du public car souvent ennuyeuse. Les chefs de piste devraient chercher la nouveauté en ayant une curiosité envers d'autres disciplines. En CSO, il y a plusieurs barèmes, plusieurs type d’obstacles . 

Mais pour avoir un sport avec des pratiquants, il y a un triptyque immuable. Il faut :

Des enseignants, des mentors

Des Champions qui font rêver

Et de la médiatisation ( radio, tv, presse, réseaux sociaux, internet)

 

Et pour avoir des champions, il faut :

Un athlète

Un entraîneur,

Un sponsoring

et du matériel performant. 

Et là je pose une question :

Où sont les débourreurs de chevaux, les dresseurs de chevaux qui peuvent fournir des Formule 1 à nos champions d'aujourd'hui et surtout de demain ? "

 Invité n°2

ndlr : texte reçu  par courrier mail

 

 

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le 2/4  Le Bien Etre du cheval et l'attelage par Laurent Dervieux  

          "Je pratique l'attelage depuis maintenant une quinzaine d'années, et sur cette courte expérience, l'évolution de la discipline m'a semblé assez nette.

          Que ce soit en complet ou en TREC, le dressage des chevaux a fortement progressé, et ce dans toutes les catégories (club, amateur, élite).

          Je crois que cette belle évolution est le résultat de l'implication de tous :
 
          - les meneurs en premier lieu, qui se sont "attelés" à progresser et faire progresser leurs chevaux,
          - les enseignants, qui ont fait évoluer leurs connaissances, compétences et pédagogie,
          - les organisateurs de concours, qui ont construits des concours toujours plus qualiteux, avec des terrains et obstacles adaptés et une logistique et un accueil toujours plus performants,
          - les juges, qui ont poursuivi leurs formations et se sont enrichis de l'expérience accumulée.

          Je ne chercherai pas de points à critiquer : il y en aura toujours, et c'est heureux de penser que l'on pourra encore s'améliorer.

          Il y a malgré tout un sujet qui, à mon goût, n'est pas assez abordé, qui pourtant nous tient tous à cœur et qui va devenir j'en suis sûr un sujet majeur dans la prochaine décennie : c'est le bien-être animal.

          Nous voyons tous sur les concours (et en dehors) des chevaux qui subissent une pression physique et/ou mentale excessive, que l'on qualifie souvent sous les termes de faute de main, dureté, parfois même brutalité.
          Est-elle le fruit de l'inconscience, de l'ignorance, d'egos démesurés ou même de choix assumés ?
Je ne saurais le dire. Ce dont je suis sûr, c'est que nous pouvons tous (et moi le premier), notamment sous la pression de la compétition, faire des erreurs préjudiciables au bien-être de nos chevaux, et au final nuire à l'image que nous donnons de l'équitation au public.

          Alors j'aimerai soumettre ici une idée qui me trotte dans la tête depuis un moment déjà :mettre en place un juge "bien-être animal" sur les reprises de dressage, en plus de nos juges techniques.
         

          Le principe serait d’attribuer des pénalités, sur des critères à déterminer, lorsque ce juge constate par exemple une main trop ferme, un cheval en stress, un manque de décontraction, etc...
Cela permettrait alors de mieux équilibrer les notes entre un cheval réalisant une figure de qualité, mais dans la contraction et le stress, avec celui étant peut-être un peu moins précis ou dans une moins belle attitude, mais fonctionnant pleinement et sereinement.
Son intervention pourrait même être étendu en maniabilité et marathon, dans le même esprit.

          Je ne doute pas que les juges actuels tiennent compte de ces critères dans leurs notations.
Et l'objectif n'est pas de sanctionner en "accusant" un meneur de violence, de maltraitance ou que sais-je, mais bien de faire œuvre de pédagogie et de sensibilisation à ce sujet.
          Séparer les notes "techniques" de notes "Bien être" pourrait renforcer notre attention sur ce sujet, en identifiant clairement chacun de nos petits défauts ou excès, et donc aider à les corriger. Quand le problème est noyé dans une note globale, c'est moins évident.

          Au final, le bien être physique et mental des chevaux deviendrait une préoccupation pleine et entière, au même titre que sa préparation physique et technique.
          Et l'image de l'équitation ne pourrait s'en trouver que grandie ..."

LD

ndlr : texte reçu de LD par courrier mail

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le 1/4  Où est passée la formation des juges ? par Invité n°3

          Je suis globalement d'accord avec tout ce qui a été dit ces jours derniers, l'amélioration des concours, l'évolution des mœurs et la perte de convivialité que nous avons connues par le passé. Cependant un thème n'a pas été abordé, c'est celui de la formation des juges. Auparavant les juges faisaient leurs preuves en débutant au bas de l'échelle, puis gravissaient année après année les échelons tant sur le plan théorique que sur le plan pratique, pour finalement arriver aux concours élites. Aujourd'hui cette règle n'est plus respectée, l'ascenseur est variable et les réunions dites de formation ne sont que d'aimables réunions d'amis. 

          Invité n°3

 

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le 31/3 L'attelage c'est une culture autant qu'un sport. On délaisse sa médiatisation, il n'y a pas de vitrine par Jacques Tamalet ex-Entraineur National attelage et Chef de piste international

 

          Je remonte à plus de 30 ans, il faut rappeler l'acte de fondation de l'attelage sportif avec un règlement que j'ai en ma possession, une page dactylographiée de Monsieur Adrien Drion, Directeur du Haras de Compiègne vers 1974. C'était le début de l'Association Française d'Attelage (AFA). Mais je crois que le vrai baptême a été 1979 avec le Championnat d'Europe au Haras du Pin. Aujourd'hui les gens ne peuvent pas imaginer le nombre de spectateurs qu'il y avait ! On a perdu ça.

          Une autre étape importante, et qui ne s'est pas passée dans de très bonnes conditions, a été l'intégration de l'attelage de l'AFA à la Fédération en 1986/1987 sous la présidence de François Chary. L'AFA avait espéré avoir la même place que le Poney Club et le Tourisme Equestre, mais elle n'a pas finalement obtenu les mêmes conditions…  La discipline s'est néanmoins développée accompagnée par Raymond Brousse qui a ouvert un diplôme d'enseignant de la discipline (certificat d'aptitude). Les premiers bénéficiaires en ont été Joseph Lévesque, Jean Fautra, Pierre Cazas ...

          N'oublions pas la première Marseillaise sur un concours international. Elle a été sonnée pour Gérard Sainte-Beuve à Compiègne en  1992. A l'époque on entendait beaucoup les hymnes hollandais, allemand et surtout hongrois lorsqu'ils étaient là. A cette époque on ne faisait qu'un concours par mois, les marathons étaient longs et comportaient cinq phases. Depuis la discipline a évolué vers plus de technicité et de rapidité, avec parfois un manque d'entraînement sur le fond des chevaux. Je pense que probablement l'effort du cheval d'attelage aujourd'hui est plus violent que celui du cheval de complet. On demande au cheval d'attelage psychiquement un effort violent d'environ 1mn30 sur un obstacle avec une récupération de trois à quatre minutes avant l'autre obstacle. L'orientation de la FEI est claire: 50% des points devraient venir du marathon et le reste se partage entre le Dressage et la Maniabilité.

          1995 la France est Championne du Monde par équipe à Poznan (Pol) avec Patrick Greffier 2 ème en individuel, Pierre Jung et Gérard Dupont, grâce à une gestion d'équipe optimum sur le marathon.

          Ensuite les choses sont allées très vite, avec la création du Championnat à 1 cheval qui a beaucoup fait évoluer la discipline. Même si l'attelage à quatre est la vitrine, l'attelage à un cheval peut être pratiquée par le plus grand nombre de meneurs. Reste de gravé dans ma mémoire le Championnat du Monde d'attelage à 1 à Conty, où l'on a vu affiché au tableau du marathon, cinq meneurs français aux 5 meilleurs places... Le statut d'athlète de haut niveau a été reconnu par le Ministère des Sports pour les trois catégories un, deux et quatre chevaux. La France est toujours dans les meilleures nations de l'attelage à 1 cheval encore aujourd'hui.

          Pour l'avenir l'attelage à quatre chevaux est sous la mainmise d'une vingtaine de meneurs. Ils vivent et financent leurs compétitions outdoor avec les compétitions indoor qui permettent d'assurer le fonctionnement et l'entretien d'un attelage. Mais aujourd'hui plus que jamais, je répète ce que j'ai dit un journaliste il y a plusieurs années « les bons meneurs à quatre chevaux viendront quand les bons meneurs  un cheval passeront à deux chevaux et que les bons meneurs à deux chevaux passeront à quatre chevaux ». On ne peut pas bien mener à quatre chevaux si l'on ne mène pas bien à un cheval.

          La médiatisation de notre sport est trop absente. Nous n'avons pas su profiter des JEM de 2014. On avait mieux fait pour les Championnats du Monde de Jardy en 2003. Il faut veiller à ce que les grosses manifestations puissent recevoir du public pour l'attelage. Peut-être que l'attelage disparaît un peu dans l'image collective avec l'arrivée des nouvelles générations. Auparavant on avait tous le souvenir d'un père ou d'un grand-père qui avait attelé.

          Aujourd'hui il y a une redécouverte à faire pour les jeunes. C'est le rôle de la fédération que de faire médiatiser les sports équestres « il faut savoir faire, il faut le faire, il faut le faire savoir ». On passe à côté … et pourtant les chevaux sont présents partout en France, c'est donc qu'il y a potentiellement un large public ! Les enseignants ne sont pas exempts non plus de reproches. S'ils doivent enseigner et il faut en vivre, ils ont aussi le devoir de transmission au quotidien, celle de l'attelage et de l'histoire de la voiture hippomobile aussi. Je pense que l'Equitation est "une", et pas une juxtaposition de disciplines différentes. Monter à cheval, atteler un cheval ou faire de la voltige sur un cheval, c'est la même chose, car il n'y a pas 50 façons de dresser un cheval, il n'y en a qu'une.

          JT

 

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le 30/3   Quel avenir pour l'enseignement de l'attelage? sport nature et évolution des mœurs ... par invité n°2

 

          " J'ai commencé à pratiquer l'attelage de façon autonome, en lisant le manuel fédéral de l'époque édité par Lavauzelle. Et de la lecture, j'attelais une paire de haflingers dès le départ, et le propriétaire des lieux me laissait faire, et je partais ainsi en ballade, chercher les carottes pour le centre équestre, etc.....         

           J'avoue qu'entre le complet et l'attelage, mon cœur balançait, car c'est la même approche. Un cheval dressé, un parcours de fond et le lendemain une épreuve pour vérifier la bonne récupération du cheval. Voilà le constat de départ. Mais depuis, les choses ont évolué en bien et en moins bien, tout ceci dans le contexte de l'évolution sociétale, des mentalités, de la financiarisation des sports, et de l'évolution des règlements et autres règles dictant les conditions de participation, d'organisation aux compétitions. 

          EVOLUTION PEDAGOGIQUE 

          Si j'ai débuté la pratique de façon entièrement empirique, avec uniquement le manuel fédéral de 1988, je menais comme je tenais les rênes à cheval. Et il était impossible de trouver un enseignant maîtrisant les règles de l'art du menage, car cette discipline était complètement exotique dans les centres équestres car considérée comme une discipline de vieux.

          Puis est arrivée une réforme des diplômes d'enseignant avec le BEES option attelage et on a vu naître des sections attelage dans des centres équestres, des centres entièrement dédiés à cette discipline, avec des chevaux dressés, des matériels adaptés. Et aujourd'hui, on revient en arrière avec l'arrêt de cette option d'apprentissage dans le cursus du bpjeps.

          Donc, je m'interroge sur l'avenir de cet enseignement très spécifique et donc à terme du nombre de meneurs de loisirs qui saura mener en toute sécurité, et de compétition. Et la compétition reste et restera toujours la vitrine susceptible d'amener des gens au sport (quelque soit le sport d'ailleurs!) Ce que je regrette, c'est que les personnes œuvrant pour notre discipline n'arrivent pas à un consensus afin d'avoir une vraie commission attelage au sein de la fédération, ce qui nous affaiblit, et ce qui a peut être conduit à la disparition de l'option attelage dans le cursus bpjeps.

 

          EVOLUTION DU MATERIEL 

         Au fil de ces décennies, j'ai pu constater une évolution des différents matériels ; les voitures se sont dotées de frein à disque, le bois a été remplacé par le métal, les harnais sont fabriqués dans différents matières -cuir, synthétique- avec une approche de praticité dans l'entretien de ces harnachements. Et on a vu arriver sur le marché pléthore de fabricants plus ou moins qualiteux. Et comme dans toute discipline sportive, l'amélioration du matériel utilisé en compétition descend dans l'univers du matériel domestique utilisé par n'importe quel quidam qui a son cheval dans le pré.

 

          EVOLUTION DE LA COMPETITION 

          Le plus flagrant est, je pense, l'évolution de l’univers de la compétition. On est loin maintenant des derbys campagnards, des rassemblements ruraux où se côtoyaient tout type de personnes ; cela allait du paysan venant avec son cheval de trait à l'amateur qui se faisait plaisir avec le dernier équipement à la mode, mais avec un cheval médiocre du type trotteur de réforme, car forcément un trotteur de réformé était de facto un bon cheval d'attelage (mais l'univers des courses n'est pas l'univers du loisir, loin de là!).

          Sont apparus des concours internationaux, des CAI, des CAA (maintenant on est loin de cette notion d'amicalité), où se mélangent les genres ( 1, 2, 4 , tandem) et les chevaux et poneys. Maintenant, on a à faire à des compétitions graduées et graduelles, signe d'une volonté de progression du couple meneur/équipage allant du niveau club jusqu'au 3* inter. Mais qui dit évolution des compétitions, dit aussi évolution du niveau de dressage des chevaux, et donc évolution du type de cheval de compétition, et par voie de conséquence du niveau du dressage du cheval. Je crois que pour être performant, il faut dorénavant se structurer de façon semi-pro car la concurrence est rude. Le fait d'avoir ces 3 tests dans un ordre bien précis est nécessaire , logique et descend de la tradition de l'éducation du cheval de guerre, qui devient cheval de complet réalisant des compétitions dites « military ».

          Et donc, oui, il faut garder ceci à l'esprit et adopter un dressage du cheval d'attelage sportif vers un dressage du dressage pur, un entraînement pour l'épreuve de fonds avec des obstacles plus ouverts et moins serrés de façon à respecter l'intégrité physique du cheval, et oui la maniabilité doit devenir le vrai test validant la parfaite santé du cheval d'attelage de sport. Comme on dit en complet, si on ne gagne pas un concours avec le dressage, mais avec les 3 tests, on perd une compétition si on rate le dressage. C'est cela que je retiens, l'évolution de la qualité de dressage nécessaire pour performer à haut niveau.

 

          EVOLUTION DES MOEURS 

          Cette discipline est un sport nature ; on peut le pratiquer en famille telle en randonnée, en compétition de loisirs tel le trec attelé, l'endurance attelée ou version très sport tel que cela est inscrit dans les règlements FEI. Tout ceci est possible avec l'évolution de la société qui permet d'avoir des loisirs, du temps libre et ainsi pouvoir sauver les races de cheval de trait. Mais c'est sans compter l'évolution des mentalités où le manque de respect crée des relations éphémères au sein des clubs ( générations kleenex- on prend un sport, on pratique un peu et ensuite on zappe, on évite les sports où il faut faire des efforts : il ne faut pas que nos chers bambins se fatiguent).

          D'un enfant-roi, on en fait une personne irrespectueuse dans les rapports humains lors de compétitions, ou entre les rapports propriétaires-sponsors, etc...... Alors que cette pandémie COVID offre la possibilité à une certaine population urbaine de revenir vers la ruralité, notre sport a tout pour contribuer au développement des territoires, car le cheval est rapprocheur des hommes. 

          Qui n'a pas vu des gens aller spontanément discuter avec des cavaliers randonneurs, avec des policiers à cheval, etc.... Ne perdons pas cela!!Ne perdons pas le respect entre nous, envers le cheval et avec toutes ces personnes qui œuvrent bénévolement au rayonnement de notre."

 

          Invité n°2

ndlr : texte reçu par courrier mail

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le 29/3  Plus de 45 années d’attelage, encore en activité comme meneur à 2, 3 ou 4 poneys  par Emmanuel VANTROYS meneur amateur

 

         "  Mes parents attelaient bien avant ma naissance. Je m’y suis mis sérieusement (randonnée de 500km) en 1974, et j’ai gagné ma première maniabilité en 1976, au Salon du Cheval. 

J’ai vu les premiers balbutiements des concours complets d’attelage : il n’y avait pas d’obstacles dans les marathons, le Président du jury (parfois le seul juge) faisait tous les calculs à la main, … Cela pouvait marcher quand il n’y avait qu’une dizaine de participants. Mais il n’y avait pas d’horaires de passage en dressage et maniabilité, et on faisait parfois la queue une demi-heure à l’arrêt avant d’entrer en piste. Aucun camion n’avait de treuil, et les meneurs s’entre-aidaient pour recharger les voitures à la fin du concours. 

Les participants mettaient parfois la main à la pâte: au concours de F en 1983 (le juge-organisateur, encore en activité, le reconnaîtra probablement s’il lit ces lignes), Mr A partait le premier en marathon car il devait chronométrer les arrivées, Mr B en second car il devait monter la maniabilité, et Mr Z en dernier car il chronométrait les départs.

L’épreuve de Présentation à l’arrêt était de règle. Je me rappelle un concours où j’avais soigné celle-ci: ma mère était passagère assise à mon côté, mon épouse était groom, mon fils et sa cousine, âgés de 3 sans, étaient passagers à l’arrière. Quand les enfants on vu arriver le vieux juge (Stanislas B, devenu très laid avec des verrues sur le visage), ils ont cru voir Quasimodo et se sont cachés la tête dans les coussins. 

Quand j’ai organisé des concours dans les années 1980, certains m’ont dit que j’étais inconscient de prévoir une remise des prix à pieds, et non attelée: la remise des prix attelée le dimanche à partir de 19h (le député était invité à 18h, et arrivait en retard) était considéré par certains organisateurs comme le point d’orgue de leur concours, absolument essentiel ! Le public, lassé, quittait le terrain, et il ne restait que les officiels et les sponsors. 

L’ordre des épreuves fait souvent débat: l’ordre que j’avais établi à Nanteuil (que je n’ai pas inventé, mais copié sur d’autres concours de l’époque) a été complètement abandonné: marathon le matin, puis dressage et maniabilité à la suite l’après-midi. La reconnaissance du marathon (sans les chevaux) se faisait la veille pour les concurrents habitant près et dormant chez eux la veille au soir, et pouvait se faire le matin de bonne heure pour les concurrents habitant loin et n’arrivant que le matin. 

Il y a eu plusieurs tournants nets : en 1984, on a cessé d’utiliser en marathons des voitures anciennes bricolées (et souvent massacrées) pour passer à des voitures modernes. A deux poneys, tout le monde a changé en même temps à la suite du concours du Perray-en-Yvelines en fin 1983: les classements n’ont pas changé, mais les performances de marathon ont fait un bond prodigieux en avant.

          Jusqu’en 1985, je n’avais qu’un duvet et je trouvais toujours sur place un toit pour dormir, avec d’autres meneurs : souvent des réserves de paille, des lits de camp à Deurne (Pays-Bas)(où mes voisins n’avaient même pas de duvet: 2 hongrois dans une unique grande peau de loup), de la paille étendue dans le manège à Thionville, ... A partir de 1986, j’ai eu un plateau couvert et, simultanément, ces emplacements de couchage collectifs ont disparu. 

Suite au raccourcissement de la longueur des marathons (qui faisaient une vingtaine de kilomètres il y a 30 ans, et ne mesurent plus maintenant que 12 km au maximum), je dois modifier la composition de mon attelage dans cette épreuve, car certains de mes poneys doivent maintenant être détendus plus d’une heure (très active) avant le départ.  Évidemment, il est ainsi possible d’organiser dans concours sur des sites urbains avec très peu de terrain, alors que les concours d’antan nous permettaient de visiter la campagne environnante. Il est arrivé que les haltes soient organisées sur un site historique, où le châtelain nous offrait un verre avant de poursuivre notre parcours, ce qui est absolument impensable dans une ‘warm up’ sur un terrain de dressage. 

Ce qui me stupéfie actuellement en dressage est l’attitude de certains chevaux : si un cheval est renfermé (chanfrein en-deçà de la verticale), c’était dans le temps considéré comme un grave défaut, alors que c’est maintenant considéré par beaucoup comme une qualité : ceci explique probablement en partie les grandes disparités des notes attribuées par les différents juges dans les concours de jeunes chevaux, où on constate curieusement que les chevaux ayant les meilleures allures ont aussi les plus mauvaises attitudes. 

On exige maintenant de ‘bons’ terrains. Après une brève période où les terrains en goudron (très roulants pour les voitures) ont été appréciés, on multiplie actuellement les terrains en sable au détriment des terrains en herbe : s’ils supportent bien les périodes humides, ils excluent totalement les voitures anciennes (ou imitations) à bandages étroits. Je me rappelle notamment le premier des championnats de France à Lignières (2005), au cours duquel mon épreuve de dressage, avec la voiture de mon arrière-grand-père datant de 1900, s’était transformée en épreuve de traction, sur laquelle les volées de mon attelage à 4 ont dû tirer presque en continu. 

On parle de diminution du poids des voitures: c’était certes souhaitable, et beaucoup de constructeurs ont œuvré efficacement dans ce sens. Mais, si les voitures de dressage et maniabilité peuvent peser moins que les poids minimum exigés en marathon, il ne faudrait pas descendre jusqu’au niveau du poids des sulkys de course : un meneur doit être assis avec une position correcte sur un siège digne de ce nom, et une solidité minimum des matériaux est indispensable pour la sécurité. 

La multiplicité des séries (qui n’est pas propre à l’attelage, mais à l’équitation) apporte une forte confusion dans les concours : parfois, les premiers sont majoritaires (exemple: 20 partants pour 13 séries), et les ‘concurrents’ seuls dans leur série sont démotivés. 

Enfin, sur le long terme, je suis étonné de constater que certains meneurs changent leurs chevaux chaque année (voire utilisent en championnat du monde un cheval attelé pour la 2ème fois) alors que les miens font jusqu’à 20 ans de service.

 

Emmanuel VANTROYS

ndlr : texte reçu d'EV par courrier mail

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le 28/3  L'attelage, un sport de professionnels non rémunérés  par Eve Cadi Verna meneuse internationale, athlète de haut niveau

               L'évolution de la qualité des chevaux d'attelage est phénoménale, tout comme le matériel, tout le monde peut voir ça évidemment.   De la voiture en bois avec des roues en bois on est passé à la course à l'armement ! C'est à celui qui aura le timon le plus déporté, le machin, le truc en plus. Aujourd'hui tout le monde est bien équipé, on ne voit plus de ficelles sur les harnais, fini le bricolage.

          Dans la discipline l'évolution des techniques sur les trois tests est un fait marquant. Le dressage bien sûr, la nouvelle reprise solo s'adresse à des dresseurs et non plus à de simples meneurs, les maniabilités sont devenues si complexes que l'on ne doit plus se contenter de connaître parfaitement le parcours, mais on doit mesurer les trajectoires de porte-à-porte tout comme le cavalier de CSO qui compte les foulées d'un obstacle à l'autre. Aujourd'hui les chevaux sortent plus fatigués d'une maniabilité que d'un marathon.

          On se rapproche des disciplines olympiques, la discipline a beaucoup progressé, mais on passe aussi beaucoup de temps sur le travail des chevaux, au moins pour les meneurs élites et internationaux. On passe aujourd'hui tellement de temps sur le dressage que le besoin d'entraînement physique des chevaux pour le marathon est diminué. Pour autant j'ai peur dans l'avenir d'un déséquilibre du poids du dressage par rapport marathon ou à la maniabilité. Il y a beaucoup de technique dans la nouvelle reprise dressage solo, mais là voilà réduite à six minutes, pas d'arrêt après l'entrée, curieux tout ça !

          Cette évolution, le besoin de disposer d'une bonne technique pour les trois tests, va creuser l'écart entre le haut niveau et les amateurs. Mais que restera-t-il comme meneurs élites dans les prochaines années ? Où sont les relèves dans les trois catégories ? Il faut toujours plus de moyens financiers, toujours plus de temps pour entraîner les chevaux, et aux meneurs l'acquisition des techniques nécessaires… Tout ça pour un sport exigeant comme pour des cavaliers professionnels, sans retour financier. Par exemple, un concours comme celui de Kronenberg c'est 3000 € de dépenses sans compter la fermeture de l'entreprise pendant une semaine. Inutile de dire qu'à ce régime le renouvellement des générations est en panne.

          ECV

  le 27/3  Des meneurs de plus en plus exigeants par un Invité

          Le règlement évolue au fil du temps en s'inspirant du règlement FEI et c'est bien. Malgré tout trop peu de meneurs connaissent le règlement, ça  se vérifie d'année en année!

          L'évolution la plus flagrante que j'ai constaté depuis 30 ans, concerne le  matériel, les camions, les voitures d'attelage et c'est tant mieux, mais aussi une triste évolution des relations humaines.

          Les relations entre les organisateurs  et les concurrents se sont progressivement tendues. Le niveau d'exigence est devenu insoutenable. Plus aucune tolérance sur l'électricité mise à disposition,  pas question d'avoir des coupures alors que la plupart du temps cela est dû à des câbles électriques défectueux...  ce n'est qu'un exemple.

           Les reproches de tous genres, souvent de la part de ceux qui se disent de haut niveau, sont courants  envers les Organisateurs, Juges, DT, Chef de Piste, Secrétariat, Bureau de Calcul. Parfois le bas haut niveau du haut niveau n'en a que le nom, et pas encore le costume !!! Et cela étant, pour défendre des intérêts personnels et non collectifs ! Il est fort dommage que toutes remarques aujourd'hui soient faites d'une manière agressive !

          Les ultimatums concernant les aménagements d'horaires sont courants. Peut importe les modifications que cela apportent pour les autres concurrents... les demandes d'aménagement sur les concours sont de l'ordre de 50% ! Il y a trente ans cela n'existait pas! 

          Il faut être "maso" pour être organisateur aujourd'hui. Ne scions pas la branche sur laquelle nous sommes assis. Et comme disait notre ami Patrick MICHAUD "c'est pas quand on a fait dans sa culotte qu'il faut demander du papier"  Afin d'aider les organisateurs certain officiels réduisent ou annulent les indemnités à laquelle ils ont droit. Les meneurs le savent ils? Ne tirez pas sur l'ambulance car la majorité finira par payer pour une minorité. La vache n'aura bientôt plus de lait!

          Trop de droits, pas assez de devoirs ! Aucun respect envers le staff technique! La conclusion pourrait être que dans très peu de temps il faudra aller beurrer les tartines des meneurs le matin du marathon !!!

          Un acteur de l'attelage désabusé.

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le 26/3  Une trop grande simplification des concours par Vincent Faure Vice Président de l'ARAA et Organisateur des démonstrations d'attelage à Equita Lyon

              

De ma petite expérience de 15 années en tant que meneur, je trouve que le niveau amateur a sensiblement progressé, du moins en ce qui concerne le monde du poney que je connais mieux.

               Aujourd'hui sur les concours voit moins d'autodidactes et « illuminés » arriver fraîchement équipés du cheval et de la voiture ! Il est aujourd'hui rentré dans les mœurs de prendre des cours d'attelage. On voit aussi aujourd'hui beaucoup de gens qui investissent dans le coaching pour progresser. Aujourd'hui il faut être bon dans toutes les épreuves, hier ou avant-hier on pouvait être seulement bon au marathon pour gagner.

          Je trouve que faire les concours dans le désordre (dressage - maniabilité - marathon), est sportivement une catastrophe et dénature le sport d'attelage. C'est peut-être une facilité pour les organisateurs, mais ça peut peut-être aussi dommageable les chevaux... qui sont mis dans les camions, et dont on ne contrôlera pas l'état physique le lendemain du marathon. Sans parler du facteur stress de la maniabilité qui se trouve minimisé dans les concours dans le désordre. Malheureusement aujourd'hui les gens réclament cette organisation, afin de prendre le chemin du retour au plus vite le dimanche.

          Je n'aime pas non plus la mode récente des warm up sur les carrières de dressage. La simplification des marathons a pour conséquence que les meneurs n'entraînent plus leurs chevaux sur du travail de fond, sur des trottings. Toutes ces simplifications vont trop loin. C'est une tendance générale, il faut tout aseptiser, tout simplifier on perd l'âme de notre sport !

          L'Association Rhône-Alpes Attelage qui organise Equita Lyon doit aujourd'hui plus que jamais intéresser et  accrocher les spectateurs présents sur le Salon. L'association a par le passé été confronté à cette question, et nous avons du réorienter notre programme, en supprimant le dressage pour l'attelage lors des démonstrations sur le Salon afin de conserver l'intérêt du public. Pour le dressage monté même Charlotte Dujardin n'a pas attiré les foules sur le salon ! La Coupe du Monde d'attelage à quatre chevaux a beaucoup de succès, et nous orientons désormais l'attelage des amateurs sur ce type de manifestation de l'ARAA sur le salon d'Equita Lyon vers le format "Coupe du Monde". Les  mots d'ordre  des démonstrations sont « propre  et en sécurité ». Pour satisfaire le public il est important de présenter également des poneys et des chevaux de trait.

          VF

 

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le 25/3  Du collectif à l'individualisme par Jean François Trangosi

  Il y a aujourd'hui une communication hyper abondante, il y a 30 ans on m'appelait, et c'était le rôle des associations d'informer ses adhérents, aujourd'hui la prolifération des médias, journaux (Attelage Magazine, l'Eperon...), la communication sur Internet (attelage.org, FB, blogs divers...),  diffusent et souvent répètent, s'illustrent de commentaires parfois pertinents mais aussi parfois ridicules. Voilà une évolution majeure qui va dans le sens de l'histoire, mais qui prive les associations de ses adhérents. Sans adhérents les associations n'ont pas les moyens de subsister.

          Un point positif, il y a dans beaucoup de régions, des jeunes qui se sont installés en école d'attelage. Cela n'existait pas, et l'on peut dire que grâce à ces écoles et à l'émergence des coaches  le niveau de l'attelage a progressé. 

          Une chose que je regrette profondément c'est la disparition des Haras Nationaux, mais ça aussi c'est le sens de l'histoire. La ventilation du patrimoine hippomobile, c'est un peu l'histoire de France depuis 1850 qui s'oublie...

          En dressage de l'attelage a évolué, comme évolue le dressage monté. Si l'on veut bien visionner les JO de 1932 de cette discipline on va s'en persuader! Les Maîtres d'hier feraient de tristes amateurs aujourd'hui. En 1965 à Compiègne il y avait trois cavaliers français pour présenter le Grand Prix, aujourd'hui il y en a 10 ou 15. Nos meneurs progressent également.

          Les compétiteurs, "nos clients" à nous organisateurs, font les succès ou les échecs de nos concours, tout comme les jurys. C'est aujourd'hui peut-être plus difficile de satisfaire, les exigences sont devenues plus nombreuses. Quelques cas de mise en justice d'organisateurs n'ayant pas pu répondre aux échéances des fournisseurs sont à noter, hors attelage pour le moment, mais c'est aujourd'hui une crainte permanente sur des concours nationaux comme Compiègne. Le poids sur les épaules des organisateurs a augmenté. 

          JFT

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le 24/3 30 années d'attelage par Julie Wasselin Degrange

 

"Jean-Claude m’ayant fait l’honneur de me demander mon ressenti sur l’attelage et son évolution durant les trente dernières années, je souhaite dire deux ou trois choses.                   

          Après avoir été cavalière de dressage et de concours complet, meneuse à un poney et à un cheval après avoir appris l’attelage sur le squelette du haras de Cluny… juge de dressage en concours complet pendant des années, et terminé comme juge d’attelage « élite » ( quel grand mot ! ), demandée quelques fois en international, rien d’exceptionnel en un mot… je crains d’en être toujours à ce qu’en a dit Nuño Oliveira : " L'art équestre commence par la perfection des choses simples".                                                                                                      

          Pour résumer ma pensée et mes quelques petites convictions de vieille dame qui est à pied à présent, vouloir se lancer dans des choses difficiles, c’est bien, car il ne faut pas se contenter de peu, mais pour cela, il faut « déjà » être capable de réaliser correctement celles qui sont faciles, et, pour avoir passé pas mal de temps dans les tribunes, je peux vous dire que des choses simples « et » bien faites, ce n’est pas ce que l’on voit le plus souvent.

          Alors, pour commencer, avant de brûler les étapes, il me semble indispensable de penser à se remettre en question ; et de travailler aussi la… modestie.

        Puis de ne pas considérer les concours comme des occasions d’éreinter les autres, ni des opportunités de se faire mousser, au risque de comprendre un jour que « gloire » rime avec dérisoire !

          Il faut aller en concours pour apprendre qui vous êtes et ce dont vous êtes capables en fonction des capacités de votre cheval et de « votre »  ( vous et lui… ) niveau de dressage puis tenir compte des observations des juges… parce que non, les juges ne sont pas là uniquement pour vous dézinguer et ne vous en veulent pas particulièrement ! Vous ne savez pas à quel point, d’ailleurs, un juge est heureux quand on lui montre « enfin » de jolies choses !  

          Travailler, donc, et vous faire aider par des enseignants compétents… il y en a.

           Travailler, disais-je, et de concours en concours, soumettre ce travail aux différents jurys afin de voir si « ça s’améliore ». Le jour où c’est oui, je vous promets un instant de bonheur qui peut devenir une drogue si vous persévérez, car, rassurez-vous, la lassitude ne vous guette pas : les limites de la perfection, personne n’a encore découvert où elles ont été cachées.

          En bref, la victoire ne devrait jamais être qu’une victoire sur soi-même. 

          Ceci dit, je regrette que certains dressages commencent à frôler la quadrature du cercle. Très peu de meneurs s’en sortiront correctement, beaucoup de chevaux en souffriront, et surtout, les débutants s’écœureront.

          Je regrette aussi que certaines maniabilités nécessitent un chausse-pied à présent !

          MAIS… mais, la nette amélioration des dressages, en général, évite à présent que ne gagnent systématiquement, comme on le voyait par le passé, les « fous du volant », nuls sur le rectangle, mais « péteurs de chronos » derrière des chevaux courant après leur tête !

          Je regrette aussi que pour faciliter les choses, on ait supprimé la phase de pas sur le marathon. Ce n’est pas si facile de faire marcher correctement un cheval au pas… c’était une belle occasion de prouver qu’on en était capable, car la plus difficile des allures, c’est le pas. 

          Enfin, il est vrai que les terrains, à tous points de vue, se sont considérablement améliorés.

          Puis c’est une très bonne chose et « la » solution, que davantage de meneurs montent ou fassent monter leurs chevaux en dressage depuis quelques temps, car il ne faut jamais oublier que le cheval d’attelage est un cheval de dressage qui tire une voiture. 

          Passons à autre chose.

          J’ai toujours trouvé que la grille de notation des meneurs était remarquablement bien faite… je m’étonne donc de voir tomber parfois des notes qui ne correspondent pas à ce que l’on voit sur la piste.

          IL Y A 10 NOTES,  et même les demi-points que j’espérais tant, à présent. Il faut les utiliser toutes, sinon le concurrent qui navigue entre des 5, des 6 et des 7, se dit que ça va bien… et pourquoi se casserait-il la tête ? À moins vraiment que toute sa reprise soit « plan-plan », cette notation ne veut rien dire et encourage la médiocrité. Alors que s’il ramasse un 2 ou un 3 mérités, on peut espérer qu’il va se poser de vraies questions, et peut-être chercher à s’améliorer ? Parce que quand c’est mauvais, c’est mauvais, il faut avoir le courage de le dire ; et en plus, et surtout, d’expliquer pourquoi !

          Eh oui, il faut se mouiller.

          Ça ne plaît pas à tout le monde, je l’ai bien compris… et ça m’est égal.

          Après, il y a des professionnels pour faire travailler ces gens-là.

          Ce n’est pas le rôle du juge, chacun son métier. 

          Personnellement, au bout d’un certain temps, quelques-uns sont venus me remercier de leur avoir dit la vérité, et, franchement, ça m’a fait chaud au cœur.

          J’ai eu ainsi le bonheur, de voir entrer « droit », tendus, en équilibre et dans une belle impulsion, quelques-uns qui n’y arrivaient pas… d’en voir « enfin » présenter des chevaux incurvés, donc en équilibre, de voir de vrais arrêts posés moelleusement… de vraies transitions, moelleuses, elles aussi… des chevaux placés sans discuter sur des mains discrètes, des allongements majestueux où seule l’ampleur de l’allure augmentait et redescendait, etc, etc… la liste n’est pas exhaustive.

          Ceux-là, surtout, firent de meilleurs chronos sur le marathon, tout en économisant leurs chevaux… c’est normal puisqu’un cheval en équilibre tourne sur place, quand d’autres font des ronds dans les portes (ou dans l’eau !) … etc, etc.

          Alors le dressage, oui, c’est la base, c’est le secret… mais apprendre aux chevaux à faire les pieds au mur, avec derrière eux des gens qui se prennent les pieds dans le tapis, est-ce bien nécessaire ?

          Encore un mot ?

          Depuis Xénophon, qui déjà, parlait de légèreté, je ne crois pas que la locomotion des chevaux ait changé… pourtant je l’entends dire !!!

          Ah bon ?

          Sans doute leur a-t-on ajouté un overdrive, une boite à crabots, ou les deux ! 

          Enfin bien entendu, tout cela n’engage que moi. 

          Une vieille dame que la passion n’a pas quittée". 

 

NDLR: Julie préfère écrire plutôt que de répondre à un interview. Ce n'est pas un scoop, et personne ne s'en plaindra, c'est toujours un délice que de la lire. Voilà pourquoi son texte est en italique, c'est elle qui parle !  

 

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     le 23/3     Le dressage attelé par JCG

          Le dressage attelé, au moins pour ce qui concerne les attelage solo est dans le virage...

          Nous sortons des ténèbres, il y a des années de cela, les reprises s'effectuaient souvent sur de mauvais terrains, quelque fois sur des pâtures dont l'organisateur venait juste de retirer les vaches. Les juges n'avaient pas pour la plupart une formation proprement dite, on les choisissaient parce qu'ils avaient une expérience du menage, et des traditions de l'attelage. On menait au carré ou à l'anglaise pour les attelages à 4 chevaux. Les voitures étaient lourdes, peu roulantes, ce qui avec les terrains parfois détrempés ne permettait pas de demander aux meneurs et aux chevaux d'être toujours dans les canons du cheval de dressage académique !

          On s'en est contenté et l'on a appris en même temps que l'intendance suivait: l'amélioration des sols des carrières, les constructeurs de voitures ont largement amélioré le roulage et le poids et le meneur a adopté la tenue des guides façon cavalier. Doucement les juges aussi ont monté leur niveau, quelque fois sous la poussée d'une nouvelle génération de meneurs, des cavaliers ayant des notions avancées sur le cheval de sport, l'équitation et le dressage.

          Les reprises internationales se sont progressivement complexifiées, d'abord le galop, aujourd'hui l'attelage solo s'engage dans  toujours plus de technique, les allures sont bien analysés, le rassembler est présent dans le trot et le galop, l'épaule en dedans fait place aux cessions, les transitions sont nombreuses. Le jugement va devoir suivre lui aussi. Peut être verrons nous aussi un jour les jugements sortir des notes 5,6 ou 7, car il y a aussi dans les mouvements des 8 ou des 9 qui se méritent comme des 2 ou des 3... peut être verrons nous aussi  un jour, des reprises bien pensées, progressives du niveau Club au niveau Elite.

          On entrevoit une lumière, celle de la discipline du Dressage monté qui nous apporte les solutions pour peu que l'on veuille bien s'y pencher. Le meneur du cheval d'attelage moderne qui prétend atteindre un bon niveau doit construire son cheval, avec méthode, pas à pas,  avec un cavalier si besoin, maitrisant les techniques pour assouplir et donner de la force en même temps que du moral.

          Récemment une juge d'attelage me confiait avoir participé à un ou des jurys, je ne me souviens plus très bien, sur des épreuves de Dressage monté. Elle m'a avoué avoir été impressionnée tant par le niveau des cavaliers que des jugements. Heureuse initiative qui serait peut être à inscrire dans une démarche de formation pour les juges d'attelage.  On a beaucoup à apprendre de la discipline du Dressage.

          Je balaie d'un revers de main la question de la traction dès lors que l'on a donner de la force au cheval d'attelage, et la littérature ne dit pas le contraire, un cheval tracte mieux qu'il ne porte:

          " il était même communément admis qu’un cheval pouvait porter jusqu’à un quart de son poids et en tracter la moitié. Ces chiffres sont encore plus impressionnants pour les poneys, puisqu’ils devaient être capables de porter la moitié de leur poids et tirer une masse équivalente à eux" (mag.moncheval.com).

          Donc meneurs vous n'avez plus d'excuse dans ce sens ! aujourd'hui vous disposez la plupart du temps d'excellents sols peu tirants, et des voitures très  roulantes. Un constructeur hollandais ne vient il pas d'annoncer une diminution de 50 kg de sa voiture solo ?  A quand les "  squelettes de voitures " ? ... mais c'est une autre histoire, une histoire que l'on délaisse progressivement au bénéfice du sport et de la performance. 

JCG   

 


  Commentaires
-D'accord... par JUJU (26/03/2021 09:43:18)
Entièrement d'accord avec Jean-Claude, Jean François et Vincent...
- Réponse à Invité. par JUJU (27/03/2021 10:39:35)
Parce que j'y ai eu droit en tant que présidente ou assesseur de jury, je tiens à dire que tous les concours, indemnisés ou pas, m'ont coûté de l'argent... et je ne roulais pas sur l'or.
DTN au championnats de France de Miribel-Jonage, un an de préparation, allers-retours et 2 pneus éclatés sur le terrain entre autres, etc... m'ont coûté 600 euros que personne ne m'a remboursés.
J'ai aussi passé quelques nuits très courtes à aménager des horaires pour satisfaire quelques uns... dont un qui, au petit matin à voulu revenir à son heure initiale... sans un mot d'excuses : " Il s'en foutait ".
juger dix heures de rang sans manger, c'est arrivé également.., et pas sur de petits concours.
Mais je vous parle d'avant 2008, année où j'ai rendu mon tablier...... tout cela ne s'est certainement pas arrangé, dont l'ambiance entre concurrents notamment, à ce que j'en sais, et c'est vraiment triste.
Bon... les juges n'attendent pas de remerciements, juste un peu de respect, parce que, s'ils ne sont pas infaillibles, personne ne l'est, tous font cela par dévouement et pour que la fête se perpétue. ( Enfin, ce fut mon cas, afin de continuer un peu dans l'attelage, puisque je n'avais plus les moyens de mener, mais ce n'est que mon cas.)
En conclusion à tous les niveaux, il est sage de ne jamais transformer un plaisir en emm...
-oui par (30/03/2021 09:45:57)
Invité1 aime beaucoup commentaires Invité 2 !
-Réponse à Invité 3 par JUJU (01/04/2021 10:18:09)
Il fut un temps où, et c'était la moindre des choses, on commençait par être juge débutant départemental, puis départemental, débutant régional, puis régional, débutant national puis national...
Du jour au lendemain, tout le monde fut rebaptisé national... ce qui permit à quelques débutants de se prendre un petit peu la tête... pas beaucoup, il est vrai, mais bon, ce n'était pas le but de la manoeuvre.
Sans doute pour épargner l'ego des nationaux en titre, ceux-là furent tous rebaptisés élite.
En conséquence, il est arrivé que des concurrents et des organisateurs un peu récents pataugent dans ce manque de précisions, ignorant le niveau réel des juges devant lesquels ils se présentaient ou qu'ils embauchaient, ( le critère étant souvent, pour les petits concours, de faire venir les juges les moins éloignés car il y a moins de km à rembourser... ).
En ce qui concerne la formation à Lamotte-Beuvron, c'était convivial, certes, et c'est quand même la moindre des choses, mais nous avions de grandes pointures de dressage pur qui venaient nous mettre sur la sellette devant tout le monde, et parfois des interros écrites surprise qu'il valait mieux réussir. N'oublions pas un petit détail, non plus : de mon temps... eh oui, je vais sur 78... Le vice-président du club des juges était Vital Lepouriel... responsable de l'attelage au Cadre Noir, quand même, et je voudrais bien savoir mettre en Haut Ecole un cheval attelé, ainsi qu'il sait le faire... Je ne pense pas que nous aurions pu proférer beaucoup d'âneries devant lui sans nous faire ( gentiment ) remettre au pas. Evidemment, mon sentiment date des années où j'étais là encore. Mais depuis 2008, en ce qui concerne les juges, les choses ont-elles beaucoup changé ?
-A propos du Bien Etre par JeanClaudeGrognet (02/04/2021 09:01:17)
Je crois qu'il faut bien faire la différence entre les actions physiques produites par le meneur et facilement observables par un observateur extérieur, et un certain Mal Etre, stress, défense etc que l'on peut voir par exemple sur une carrière de dressage, et que le juge DOIT sanctionner dans sa note ( échelon 2 de l'Echelle de progression "souplesse et décontraction ", échelon 3 "qualité du contact" )
-Hunter... par JUJU (02/04/2021 12:06:15)
En CSO, les épreuves de Hunter qui existent depuis déjà longtemps, se rapprochent de cette recherche de qualité.
-Images de l'Attelage par Toto (07/04/2021 14:28:56)
JCG cite les résultats de Compiègne passant à la télévision régionale le dimanche soir. J'ai vu une fois sur celle de Picardie:
- 15 secondes sur le parcours de maniabilité de Chardon (champion du monde en titre cette année-là);
- 15 secondes sur le cheval qui a rué pendant sa maniabilité et sauté dans le public;
- 30 secondes sur l'ambulance qui venait chercher l'unique blessé à la suite de l'accident qui précède. C'est l'image que certains veulent donner de l'attelage!
Quand aux photographes sur le gué: je dispose d'une multitude de photos de mon attelage dans des gués (toutes à peu près identiques), et je n'en ai presque pas dans des obstacles techniques ou vallonnés.
-C'est paradoxal, par JUJU (08/04/2021 14:06:49)
mais c'est ce qui a été fait pour attirer les spectateurs sur les marathons qui les a blasés......... les forêts de piquets tous les 500 mètres, c'est pratique et ce n'est pas fatigant d'aller les voir... mais ce n'est pas passionnant.
Et surtout, c'est violent pour les chevaux !
Avant, sans doute fallait-il crapahuter pour aller voir les obstacles au fond des forêts, mais ceux là avaient de la gueule, et s'il fallait parfois du courage pour s'y lancer, les chevaux, j'en suis certaine, aimaient ça sûrement plus que de se prendre des poteaux plein la tête en se faisant arracher les dents. Que personne ne se sente visé, il est évident que personne n'a jamais fait ça......... puis ça attirait les médias.
Enfin si on ajoute à tout cela le covid, la rhino et les écolos, le nombre de chevaux risque de diminuer sérieusement, et c'est à pleurer.
-un avis aux derniers propos de JCG par Anonyme (10/04/2021 14:05:59)
Quoi qu'on en pense, le golf, c'est quand même 420 000 licenciés en France.
Les meneurs d'attelage de compétition ne représentent que 0,7 % de l'ensemble des compétiteurs équestres de la FFE !!
Pour avoir des spectateurs et des sponsors, il parait indispensable d'avoir plus de compétiteurs.
Et de comprendre pourquoi l'attelage de compétition n'attire pas plus.
-réponse à Anonyme par JeanClaudeGrognet (11/04/2021 08:41:54)
Vos chiffres sont incontestables, cependant:
1 La FFE compte 700.000 licenciés et ...
2 Depuis quelques années, les sports équestres disparaissent de nos écrans , c'est un fait. Une conséquence peut être de la politique de Serge Lecomte.
3 Il n'est pas interdit de penser et de rêver que la médiatisation des sports, et des ses champions, est un moteur de développement. Il est important de développer les sports équestres et de le faire savoir, ce qui amènera les spectateurs et les sponsors vers nos activités.
J'ai bien peur que la volonté d'aujourd'hui soit d'effacer l'image du cheval de sport des écrans. Peut être y a t il aussi une volonté des chaines TV ?
Le cheval loisir et nature est le nouveau crédo. Pourquoi pas mais c'est insuffisant.
Comme le dit Juju, le risque de diminuer sérieusement le nombre de chevaux se profile.
Sans compétitions, à quoi bon alors développer les aptitudes et la multitude des races? Le cheval de sang risque bien de suivre le déclin des races de chevaux de trait.
Pour faire du loisir un simple "tonton" suffit...
Mais ce n'est que mon avis
-Oui mais pas que par VALEGRO (11/04/2021 14:35:11)
Ce que j'ai lu est très intéressant. Bien entendu , en 30 ans, toute la société a évolué, et tous les sports ont évolué, des sports masculins se sont féminisés( foot, rugby, basket, handball ..), le temps du travail s'est transformé en temps de loisirs ( semaine de 39 à 35 heures). Tout ceci a bénéficié à tous. Ensuite, la transformation de la société d'une société télé avec 4 chaînes à un mode internet fait que tout est diffusé à l'instant T où tout le monde se croit journaliste, lanceur d'alertes, etc.... et où la notion d'effort a progressivement disparu pour être remplacé par une génération switch.
Ensuite, pour revenir aux propos énoncés ci-dessus, la fin de la chaîne Equidia a énormément affecté la diffusion des sports équestres à la télé. Et la tentative de RMC n'a pas convaincu. De plus, qui connaît la chaîne Tv de la FFE qui est en mesure de retransmettre tout type de compétitions ? Pourquoi ne diffuse-t-elle pas de l'attelage ? ET, pour revenir à notre sport, à notre discipline, la médiatisation appellera les sponsors et chaque sportif devrait avoir une démarche marketing vis à vis de la recherche de partenaires financiers ou fournisseurs de services. Dans cette société actuelle, chaque individu est potentiellement support de communication. C'est une volonté de chacun de vouloir se professionnaliser ou pas, mais en restant dans le schéma basique, classique, effectivement cela restera compliqué d'avoir des sponsors, de la médiatisation,.
Bien entendu, la FFE a sa responsabilité dans cet état de fait (pertes de licences, modifications des diplômes, etc....) Mais chaque individu est libre de ses choix, de ses opinions ( quoique !!) et on ne doit pas laisser encore une fois une minorité décider pour la majorité en propageant de fausses visions du cheval.