Article proposé par Flower51, paru le 28/10/2011 07:31:56
Rubrique : Culture générale, lu 6970 fois. Un commentaire
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Le cheval de Mérens


 

Largement représentés aux derniers championnats de France d’Attelage, les Merens se classent en deuxième et troisième position en attelage 4 poneys, aux guides de Stéphane Toujas et Frédéric Bousquet.

 

© Stéphane Toujas

 

© Frédéric Bousquet

 

Le Mérens est le cheval polyvalent par excellence. Sa franchise et son pied sûr en font un expert en extérieur, mais il est également utilisé dans toutes les disciplines. En Trec notamment, Anne Vanara monte régulièrement sur les premières marches des podiums internationaux avec ses Merens.

Kilim des Treilles – Anne Vanara

 

 

Anne Vanara – Kilim des Treilles © ATEM www.rando-equestre.com

 

Il doit son nom au village ariégois Mérens-les-Vals, berceau de la race. Le nom de « Cheval de Mérens » fut mentionné la première fois par les Haras Nationaux en 1866. Certains lui préfèrent le nom d’ « Ariégeois » ou de « Mérengais ».

 

© Magalie Régnier  - www.equi-orge-air.com

 

 

 

Dans les élevages traditionnels, les saillies se font en liberté et les chevaux effectuent des transhumances chaque année. C’est grâce à ces périodes de l’année passées dans les montagnes qu’ils ont obtenus leur réputation de cheval rustique aux pieds très surs.

 

© Magalie Régnier  - www.equi-orge-air.com

 

L'aire d'élevage du Mérens s'est longtemps cantonnée au haut comté de Foix, ce qui explique l'homogénéité de la race.

 

La morphologie du Mérens rappelle beaucoup celle des chevaux magdaléniens peints et gravés sur les parois de la grotte de Niaux, il y a quelque 13 000 ans, et représentant des têtes ou des corps d'animaux avec un pelage dense adapté aux climats froids, un crâne de forme mérengaise, une « barbe » caractéristique sous les joues, et des crins très abondants.

 

 

 

Le Mérens a été longtemps utilisé comme cheval de trait, pour des travaux de livraison et de messagerie (traction de diligences). Il fut utilisé pour les travaux agricoles mais aussi  par l’armée françaises (ils ont notamment tirés les canons des armées de Napoléon Ier pendant la Campagne de Russie). Il fut aussi utilisé dans les mines.

 

Transhumance aux Ecuries des Princes Noirs – © Stéphane Toujas

Au milieu du XXe siècle, l’armée arrêta d’utiliser le Merens, et la mécanisation agricole se développa. Lorsque le Stud-Book du cheval de Merens fut ouvert en 1948, les effectifs de la race avaient déjà entamés une chute vertigineuse. Il fut conservé pour sa viande, et la race fut, logiquement, alourdie. Au début des années 1970, la race était au bord de l’extinction : il ne restait plus qu’une quarantaine de Mérens inscrits au Stud-Book.

© Magalie Régnier  - www.equi-orge-air.com

 

La race fut sauvée par des passionnés, qui, comme Lucien Lafont de Sentenac, pressentant l’essor de l’équitation de loisir, en fit une race de loisir. Le nombre de représentants Mérens commença alors à remonter, et la race fut sauvegardée.

© Magalie Régnier  - www.equi-orge-air.com

 

Le mérens est aujourd’hui soutenu par des associations comme le SHERPA (Syndicat hippique des éleveurs de la race pyrénéenne ariégeoise). Chaque année a lieu un grand rassemblement de Merens à Bouan, le 3e week-end du mois d’Août. Sur deux jours se déroulent les championnats nationaux d'élevage, regroupant les meilleurs sujets français, à l'issue desquels sont décernés de nombreux titres de Champion de France, dont les très prisés titres de Championne et Champion Suprême.  Mais aussi de nombreuses animations et démonstration des aptitudes du Mérens : attelage, CSO, dressage, TREC, spectacles, carrousels, descente des éboulis, derby...

 

SECRET DE NELOME – © Stéphane Toujas

QUADRETE DU SAIL – © Stéphane Toujas

 

Morphologiquement, le Mérens est un petit cheval qui toise entre 1,45 m à 1,55 m, pour un poids de 400 à 500 kg. Partant d’un physique assez lourd de cheval rustique de montagne, les Merens « modernes » ont tendance à devenir de plus en plus « sportifs ».

L'allure générale du Mérens moderne est énergique, sa musculature solide, il dégage une impression de densité et de robustesse. Ses tissus sont de qualité, fins et soyeux.

 

© Magalie Régnier  - www.equi-orge-air.com

 

 

Sa robe, caractéristique de la race, est toujours noir zain, seule couleur admise par le standard de la race. La tête est expressive, avec un front large et plat, des oreilles courtes et bien dessinées. Elle est caractérisée par une barbe noire qui pousse sous les joues. Les crins sont longs et fournis, assez rêches.

 

Cirrus de Vives - © Magalie Régnier  - www.equi-orge-air.com

 

Les yeux sont bien sortis, sous des arcades sourcilières légères. Le chanfrein peut être droit ou camus.

© Hélène Roche  - www.ethologie-cheval.fr

L'encolure est de longueur moyenne et bien orientée, et l’attache de tête légère. Le poitrail et le dos sont larges, le flanc plein et descendu. Les reins sont bien attachés, la croupe ronde avec la queue attachée bas. Les membres sont forts et musclés.

Avvakoum Calvaille – © Martin - http://martin.fab.free.fr

 

Au niveau du tempérament, le Mérens est réputé docile et gentil, mais avec un fort caractère. Il est généreux et franc. Rustique, il nécessite peu de soins et se contente d’une nourriture pauvre.

Dans le monde de l’attelage, deux meneurs développent un élevage de Merens : Fabrice Martin à Calvaille (http://martin.fab.free.fr ) et Stéphane Toujas, aux Ecuries des princes Noirs http://merens.rmc.fr/.

 

 

 

 


  Commentaires
-Les Mérens par Iats (28/10/2011 12:32:27)
Merci Flower pour ce bel article.