Article proposé par Curious, paru le 13/12/2014 10:02:15
Rubrique : Les références > Dressage : technique, lu 2453 fois. 4 commentaires
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La page dressage de Caroline: incurvation


 

 

         Aujourd'hui il n'est pas contestable  que l'amélioration du dressage et du comportement du cheval d'attelage est insuffisant si l'on se contente de le faire travailler "à la voiture".

        

         D'autres techniques, le travail monté, le travail aux longues rênes, s'ils sont bien exécutés apportent souplesse, muscles, force, équilibre et corrections aux défauts apportés par la traction, que ce soit pour un cheval qui travaille en solo, à 2 ou à 4 chevaux.

 

         Caroline Chastel est enseignante, juge  et cavalière de dressage, elle va nous faire quelques piqûres de rappel sur des exercices parfois simples qu'il convient de bien réaliser afin qu'ils soient efficaces.

 

         N' hésitez pas à l'interroger dans l'espace "Commentaires" sur le sujet du jour, sur d'autres questions, ou bien sur les problèmes que vous rencontrez avec votre cheval.     

 

JCG

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                      INCURVATION

 

Incurvation par-ci, incurvation par-là, tout le monde en parle mais savez-vous réellement de quoi il s’agit ? Comment procède-t-on pour incurver son cheval et quels en sont les avantages ?

 

Aussi étonnant que cela puisse paraître, un cheval incurvé est avant toute chose un cheval droit sur le cercle, ses épaules sont devant ses hanches et en regardant bien on constatera que ses antérieurs dessinent exactement le même cercle que ses postérieurs. Du fait de cette disposition des épaules par rapport aux hanches l’échine du cheval forme la même courbure que le cercle.

 

L’incurvation se localise surtout au niveau du rachis du cheval, pièce maîtresse, s’il en est, puisque l’on est assis dessus. Il faut tout d’abord fortifier les muscles qui soutiennent la colonne vertébrale du cheval, non seulement pour qu’il puisse porter le cavalier mais aussi pour qu’en les étirant d’un côté et en les raccourcissant de l’autre ils puissent permettre à ce dos de se ployer à droite et à gauche. Pour renforcer le dos, il n’existe pas de secret, seule l’impulsion et donc le mouvement en avant permet au départ de tendre les muscles du dos du cheval qui viendra de ce fait prendre le contact avec la main par l’intermédiaire du mors et des rênes.

 

Si le cheval est dans l’impulsion, il faut commencer à le faire tourner au moyen d’une rêne d’ouverture ample en attirant son bout du nez dans la direction désirée et sans oublier d’orienter convenablement ses poignets, son torse et son regard. Le cheval, en infléchissant légèrement l’encolure cheminera peu à peu vers l’incurvation en étirant ses muscles à l’extérieur du cercle. En raffermissant progressivement le contact sur la rêne externe en fixant la main près de la base de l’encolure, cela entraînera du soutien et de l’équilibre, toujours sans oublier d’agir avec les jambes pour entretenir l’activité. Au début, il ne faut pas demander trop d’inflexion au niveau de l’encolure, le bout du nez du cheval ne devant jamais dépasser l’axe des épaules, sous peine de quoi il déraperait sur son cercle.

 

Maintenant que le bout de devant du cheval est bien canalisé et qu’il en est de même de ses épaules, occupons-nous du reste de son corps. La jambe interne au cercle agit au ras de la sangle - situation parfaite pour avoir une action au milieu du cheval - ce qui l’incitera à ployer légèrement son dos comme lorsqu’on appuie avec son doigt au milieu d’une baguette souple. Les hanches seront maintenues en reculant la jambe extérieure au cercle afin que celles-ci ne dérapent pas.

 

En résumé, sur un cercle à droite, il faut utiliser une rêne d’ouverture droite - ongles de la main droite vers le ciel - écartement de la main droite sans trop attirer le bout du nez - rêne gauche tendue - main gauche près de la base de l’encolure - jambe droite qui incurve au ras de la sangle - jambe gauche reculée sans excès évitant ainsi le dérapage des hanches - poids du corps vers l’extérieur pour aider le cheval à s’équilibrer. Le regard et les épaules du cavalier dans la direction du tourner, cela permettra un positionnement des aides sans avoir à y penser, tout en donnant une indication au cheval.

Malgré toute la bonne volonté possible, on constatera rapidement que le cheval tourne plus facilement d’un côté que de l’autre, mais aussi qu’il fait des cercles plus petits à une main qu’à l’autre, ou encore qu’il n’a pas la même cadence à chaque main. Tout cheval présente, en effet, une petite dissymétrie, les muscles de son dos sont plus longs d’un côté que de l’autre ce qui lui donne une inflexion naturelle.

 

Cette dissymétrie se réduira en répartissant également le travail à chaque main en lui apprenant à rétrécir les cercles du côté où il les fait grands et en les agrandissant de l’autre.

 

Pour diminuer le diamètre d’un cercle, nécessité est d’agir surtout avec la jambe externe en arrière vers le centre du cercle, et en ramenant petit à petit les épaules avec la rêne externe. Il ne faut pas oublier cependant d’agir avec la jambe intérieure, ce qui évitera au cheval de se coucher et surtout entretiendra l’impulsion.

 

Pour agrandir le cercle, il faut presser plus fort la jambe intérieure au ras de la sangle, vers l’extérieur sans oublier l’action de la jambe et de la rêne externe afin d’éviter tout dérapage.

 

Quoi qu’il arrive, la cadence doit rester constante car le cheval essaiera, en la modifiant, de fuir les efforts que lui sont demandés.

 

En pratiquant des rétrécissements et des agrandissements de cercles aux deux mains, l’incurvation du cheval se verra améliorée, cela perfectionnera aussi sa symétrie dans la locomotion mais aussi son équilibre dans les déplacements.

 

En conclusion, le travail de l’incurvation est indispensable, tant pour le cavalier qui apprend à mieux canaliser sa monture que pour le cheval qui développe ses capacités physiques : souplesse - force - équilibre, cependant si l’incurvation est la clef de tout, il ne faut pas oublier que sans impulsion il n’y a pas d’équitation.

 

 

CC


  Commentaires
-aide par Bibi72 (13/12/2014 11:30:00)
Pouvez vous me donner des exercices précis a faire pour muscler le dos de mon cheval ?Que pensez vous de l'enrênement pessoa et du passage de barres au sol pour lui muscler le dos ? est ce intéressant ? merci d'avance pour vos réponses
-Muscler le dos par Curious (13/12/2014 18:36:56)
Avant tout pour muscler le dos d'un cheval il faut que la locomotion soit satisfaisante, donc un bon engagement des postérieurs, une bonne tension entre l'arrière et l'avant, un bon contact avec la main. Ensuite effectivement la longe avec le pessoa peut être un début, beaucoup de transitions vont l'aider à se tendre et devenir réactif, du travail d'incurvation va l'aider à s'assouplir des deux côtés. Beaucoup de travail en perspective....
-poneys B par Jasko (13/12/2014 18:19:22)
comment realiser cet exercice aux longues renes?...
-LR par JeanClaudeGrognet (13/12/2014 19:02:55)
Caroline me demande de répondre concernant les exercices aux LR.
J'ajouterais pour compléter réponse de Caroline que les muscles se renforcent avec les exercices de contraction et d'extension. On recherche un renforcement des muscles abdominaux qui en se contractant vont participer à l'allongement des muscles supérieurs. Revoir si besoin les actions des muscles antagonistes et congénères.
C'est le travail qu'il faut rechercher aux LR, travail bénéfique pour la musculation du dos. Pour cela transitions, incurvations et surtout: travail de 2 pistes avec épaule en dedans, tête au mur, cessions, appuyer, 8 de chiffre.. travail productif à la condition de veiller ce que le mouvement vers l'avant soit très surveillé et entretenu ainsi que l'engagement du postérieur interne.
Rechercher le rassembler par la poussée vers le mors ... Si tout cela est bien réalisé le travail participe à l'amélioration de la locomotion, de l'équilibre et du reste!
Toujours surveiller l'impulsion et la rectitude.