Alixan, une belle naissance.

J’arrive à Alixan sous un ciel aux couleurs de héron Goliath, espérant que les nuages retiendront leurs gouttes de pluie jusqu’à l’issue du dressage. Par bonheur, des rayons de soleil de plus en plus audacieux perceront la couverture nuageuse. Le taux d’hygrométrie est un peu trop élevé. Les reprises des amateurs élites se dérouleront sous une moiteur un peu étouffante pour les chevaux dont certains souffleront un peu fort, mais nul ne peut commander au climat qui, finalement, nous a accordé une météo sèche, sur un terrain ni trop souple ni trop collant, plutôt agréable à rouler.

N’est-il pas cool ?

         Je suis accueillie par le maître de céans en personne, un trentenaire calme, décontracté, souriant, disponible, qui me renseigne avec gentillesse et efficacité. Il s’agit de Jérôme Chèze, l’initiateur et organisateur de ce tout nouveau concours qui compte in extremis pour le Championnat de France. Une dernière occasion, pour les meneurs non encore qualifiés, de gagner des points en vue d’une sélection. A l’issue du dressage, Jérôme Chèze est content.

         A plus d’un an de la conception de ce qui était un projet ambitieux, après quantité de démarches pour obtenir le terrain et les sponsors, une armée de bénévoles tous plus gentils les uns que les autres et malgré un nombre de concurrents moins important que ce qu’il escomptait en raison du calendrier, des concours attirants qui ont lieu à l’étranger en même temps. Pour une première fois, très peu d’anicroches, de simples détails matériels qui seront faciles à rectifier l’an prochain. Ils ont tout construit, tout créé, c’est une belle naissance.

         Le site est champêtre, très agréable malgré les moucherons que l’humidité et la sueur des chevaux attirent, comme partout. Pas de longues distances à parcourir pour aller d’un lieu à un autre, d’un seul regard, on embrasse tout l’espace, ce qui est agréable tant pour les spectateurs que pour les concurrents. Pendant que les meilleurs déroulent leur reprise sur la carrière de dressage, Jacques Tamalet monte sa mania avec deux acolytes sur la carrière mitoyenne. Il suffit de faire volte-face pour suivre les deux événements. Montée en un tournemain. Tiens, un joli portrait à faire, ancien sélectionneur de l’équipe de France, excusez du peu ! Il fait les choses bien, monsieur Chèze.

         Les 8 obstacles sont disposés de l’autre côté de la carrière principale et en contrebas de la salle polyvalente dans laquelle sera servi le repas de samedi soir. La disposition est étagée logiquement : on arrive sur les boxes et douches, autour et devant lesquels sont installés les camions et vans des concurrents, puis l’espace de détente au bout des deux carrières, la maniabilité se faisant à la suite du dressage et enfin les obstacles de marathon.

          Alors, ces Amateurs Elite, que nous ont-ils montré ? De bien belles choses… de petits couacs aussi, deux trous de mémoire. Jean-Michel Olive, qui se remet de l’aventure Piber, n’arrive pas à croire qu’il est premier avec 50.99 ; ce jeune homme est d’une modestie non feinte, il a une réelle complicité avec son cheval aux qualités indéniables, qui m’a sauté aux yeux lors du dressage.

         Le cheval s’implique dans cet exercice, il aime cela et il le montre bien. Il est entraîné en dressage monté et attelé. J’ai fait une merveilleuse rencontre sur le bord de la carrière, celle de Franck Chabert, retraité de la Garde républicaine qui lui prodigue ses conseils, transmet ce qu’il a lui-même reçu, partage avec cette générosité de ceux qui ont conscience que le savoir qu’ils ont reçu est un trésor qui ne doit pas être enfoui. Contente qu’il partage notre point de vue à JCG et moi-même, le dressage, qu’il soit monté ou attelé, c’est du pareil au même, c’est aussi précis, parfait, harmonieux et beau. On se reverra, rendez-vous est pris pour un portrait !

Stéphane Meyson, est second avec son cheval de la Forêt Noire, Caruzo. Il a suscité l’admiration des spectateurs pour le brillant de certaines figures. Ce sera 55.63. Axel Decourtye est troisième pour un trait détaché qui nécessite que le groom mette pied à terre pour réparer l’injure, d’où 57.53.

         Stéphane Meyson est 4è avec le Franche-Montagne de Christian Hochard qui était au championnat de France club élite, à Lamotte-Beuvron en juillet. Belle première sortie pour ce cheval sympathique qui dit bonjour aux juges et les salue à la fin. Il a effectué le plus beau reculer que j’aie vu depuis longtemps, tellement parfait que le public s’est extasié. Mais encore beaucoup de travail à fournir pour faire de réelles prouesses, ce sera 71,51.

         Bernard Michel et son team de  chevaux font une belle reprise à 64.77. On sent la patte de Benjamin Aillaud qui est leur entraîneur depuis un an. Que de progrès !

         La cloche a retenti pour Pascaline Avril qui est 2^ème de la catégorie poney avec 66.33. Présentation très inégale avec de très belles choses du côté des postures mais des hésitations ? un trou de mémoire. Chez les Curinier, Christian est premier, devant Pascaline, avec 64, 58  et Gilles 3^ème de la série avec 68, 96.

         La mania pour les Elites aura lieu demain samedi, avec les club élite et les amateurs 1.

         Samedi est la journée des invités VIP ! Aussi, Jérôme Chèze a-t-il eu l’idée, à la fois pour leur donner envie de revenir et pour détendre les concurrents, d’organiser un Tiercé d’attelage de type Indoor. Dans la carrière, seront montés deux obstacles identiques avec des portes de passages obligatoires et des tombants sur les obstacles, disposés en symétrie centrale. Deux concurrents se présenteront, un de chaque côté, s’affronteront simultanément.

         Vitesse et frisson garantis. Excitation aussi puisque tout le monde pourra parier, des lots intéressants à gagner, tels qu’un week end en bivouac, seront  offerts par les sponsors pour récompenser les meilleurs. Finir la journée en jouant, s’amusant, riant, pariant (ça me rappelle quelqu’un…), de la bonne humeur ! Quel plaisir !

Allez, zou ! en avant pour la reconnaissance mania.

Heliosness