Article proposé par Heliosness, paru le 20/01/2017 08:14:21
Rubrique : Reportages, lu 580 fois. Pas de commentaires
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World Cup™ Driving, Leipzig : Demandez le programme !


 

         La compétition de ce soir s’annonce passionnante. L’affiche est la même qu’en novembre à Stuttgart, à ceci près que Koos De Ronde et Edouard Simonet, qui se sont affrontés à Budapest, viennent y ajouter de la couleur, faisant de Leipzig la plus excitante de toutes les étapes qui se sont jouées jusqu’ici. C’est la première qui réunit les trois médaillés de la saison d’outdoor : Exell, Chardon et De Ronde.

         Jérôme Voutaz et Georg von Stein sont très attendus ; ce sont deux fusées qui ont imposé leur tempo à plusieurs reprises. Le plus jeune, Edouard Simonet, n’a rien à perdre à prendre des risques et peut tout espérer. Quant à Rainer Duen et Théo Timermann, ils sont loin d’être à négliger. Cette étape nous réserve sans doute bien des surprises et promet d’être épicée. Voici, pour vous y préparer, un aperçu de la soirée :

         Le champion en titre, Ijsbrand Chardon (Pays-Bas) a vaincu Boyd Exell cette saison lors de leurs deux rencontres, à Stuttgart et à Mechelen. Avec son cheval pie, Casper, il semble se croire invincible, ce qu’il est du reste, jusqu’à présent. On le sait prêt à tout pour gagner. Les Néerlandais ont la réputation de ne reculer devant aucun moyen pour parvenir à leurs fins, aussi la tension devrait-elle être à son paroxysme…

         Boyd Exell effectue ici sa 6ème participation grâce à une troisième Wild Card. Il demeure le plus impressionnant de tous car il est précis dans la vitesse qu’il sait faire grimper graduellement tout au long du parcours, comme une mécanique de précision. Ses réglages sont d’une finesse jamais égalée. M’étant amusée à observer et à compter les reprises de guides des différents meneurs à Mechelen, vous savez ces fameuses boucles que font les meneurs à 4, pour raccourcir les guides puis les laisser filer en douceur, Boyd Exell en est le recordman. Il en fait 4 à 8 là où les autres n’en font qu’une. Ses mains ne tiennent pas en place, elles bougent constamment. Faites-y attention dans les obstacles de marathon. C’est un virtuose doublé d’un ingénieur car il est capable de booster ses chevaux au turbo quand on ne s’y attend plus. Il y a une condition néanmoins : rester serein, imperturbable, concentré. On a pu constater qu’il est vulnérable comme tout le monde et peut être déstabilisé, en particulier lorsque Chardon est présent. Et visiblement, qu’il joue pour des points ou non, il a toujours la même envie de gagner, la même pression.

         Koos De Ronde prend moins de risques que l’an dernier. Il est un adversaire régulier, toujours à craindre mais que Jérôme Voutaz a battu à Londres en décembre. Il sait qu’il doit aller très vite. Il n’est pas toujours aussi précis que Boyd Exell dans ses parcours, il tourne moins serré que Voutaz dans les obstacles. Je trouve sa manière de mener moins élégante, moins fine, moins jolie à regarder que celle de Boyd Exell ou de Jérôme Voutaz ou même d’Edouard Simonet. Mais, me direz-vous, l’essentiel est d’être efficace, ils ne sont pas à un concours de tango argentin ! A la musique qui est diffusée lors du challenge, il est difficile de s’y tromper, mais passons sur les détails…

         Mon favori est le Suisse Jérôme Voutaz, qui a imposé son rythme par trois fois déjà cette année, à Genève, à Londres et à Mechelen, mais jamais sur les deux jours de compétition, dont Boyd Exell affirme qu’il est toujours dangereux, très bon, très rapide et peut aller vraiment très vite. Ce jeune meneur et ses juments, toujours volontaires et déterminées, méritent d’aller en finale à Göteborg. Pour cela, il faudra qu’il marque 10 points ce qui lui ferait un total de 20 points. S’il est seulement second avec 7 points, il n’aura que 17 points au total ce qui risque d’être trop juste. Quoi qu’il en soit, pour conserver une chance d’être qualifié, il lui faut battre Théo Timermann qui était devant lui à Stuttgart... La Finale n’aurait pas la même saveur sans lui…

         L’Allemand Georg von Stein, dont Boyd Exell avait dit à Genève qu’il le craignait car il savait combien son team était rapide, l’ayant lui-même aidé à le mettre au point et à le rendre le plus performant possible, concourt ici également grâce à cette fameuse carte joker. Certes, son team est extrêmement rapide mais justement, Georg von Stein s’est parfois montré dépassé par la puissance et la célérité de ses chevaux, commettant des erreurs qui lui ont coûté les meilleures places. Alors oui, le potentiel est là mais saura-t-il le contrôler pour en tirer le meilleur profit ? Ses chevaux allemands sont splendides quand tout va de soi, on a réellement l’impression que rien ne peut les surpasser. Alors, pour la beauté du sport et la joie des spectateurs, je le souhaite au mieux de sa forme d’autant plus qu’il ne peut pas marquer de points donc, ne peut porter ombrage aux autres compétiteurs.

         Quant au troisième Néerlandais, Théo Timermann, s’il veut bien cette fois-ci se donner la peine de passer entre les cônes, enfin… au moins une roue de sa voiture… ne pas confondre vitesse et précipitation. Il n’a rien fait d’époustouflant cette saison mais peut-être est-il déterminé à ne pas laisser passer sa dernière chance d’être qualifié pour aller en Finale. Il est au coude à coude avec le Suisse qu’il a battu à Stuttgart, alors…

         L’Allemand Rainer Duen concourt ici avec une Wild Card. Il ne peut donc marquer de points pour la finale. Il peut être bon mais face à Edouard Simonet et Koos de Ronde à Budapest, il a loupé sa prestation. Il est trop inégal pour qu’on puisse faire un pronostic. De toutes façons il n’est pas qualifié pour aller en Finale étant le dernier des dix avec seulement 7 points. Autant qu’il se fasse plaisir !

         Enfin Edouard Simonet, le jeune Belge pourrait bien confirmer son talent et réitérer l’exploit qui le qualifia second à Budapest. Ce jeune meneur a énormément de talents. Il mène bien, avec aisance et fluidité. Il paraît calme. Il mérite certainement de créer la surprise ce soir.

         Le chef de piste est le même qu’à Stuttgart. Il s’agit de Wolfgang Asendorf, vétérinaire de profession, qui avait fait un plan technique intéressant. Il dispose ici d’une arène de 75 mètres de long par 35 mètres de large, ce qui n’est pas très grand. Sur cet espace, en 2012, le parcours était très technique et très joli, mais labyrinthique ne permettant pas de prendre de la vitesse. A titre d’exemple, voici le parcours que W. Asendorf avait conçu pour Leipzig il y a deux ans. Il est assez alambiqué, il oblige à faire des épingles à cheveux ou au contraire à aller tourner autour des obstacles, très intéressant parce que technique mais où chaque prise de vitesse doit être strictement calculée sauf à conduire à l’erreur.

         La compétition 1 aura lieu ce vendredi soir à 22h30. Elle ne comportera qu’un seul tour. Forcément, avec huit concurrents, choisir d’organiser cette course à l’heure limite autorisée par la FEI, si on veut respecter les chevaux en leur accordant une nuit de repos suffisante, ce qui est le minimum, il est préférable de ne pas dépasser la limite « conseillée » par la FEI de finir à 23 heures. De facto, il est impossible d’organiser le Drive-Off 1 qui doit être effectué par les huit ! Voilà comment on contourne les règles… A Stuttgart, la compétition 1 avait débuté à 20 heures et le Drive-Off 1 avait été effectué par tous les concurrents.

         La seconde compétition aura lieu dimanche à un horaire décent (16h15) et comportera les deux tours obligatoires. Pour le Drive-Off 2, les compteurs seront remis à zéro. Rien ne sera donc joué à l’issue du premier tour pour les trois finalistes qui devront tout donner pour arracher la victoire sur un seul round. Les organisateurs de Leipzig ont choisi, comme ceux de Londres et de Stuttgart, d’appliquer cette nouvelle règle. Je rappelle qu’avant la présente saison, les chronos du second tour étaient ajoutés à ceux du premier tour. Depuis cette saison 2016/2017, les organisateurs ont le choix entre le cumul ou la remise à zéro des chronomètres. Pour l’instant, cela n’a fait aucune différence.

Je vous souhaite un beau spectacle !

©Heliosness


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