Mme Tourre-Malen est l'auteur d'un bon nombre de textes très interessants comme celui sur les enseignants d'aujourd'hui... http://www.cadrenoir.fr/siteene/REVUES/revue18/maletre.pdf
Il semble dans ce texte récent, présenté ici, qu'elle laisse entendre avoir des regrets d'avoir participé à la commission pédagogique qui a transformé l'équitation en quelque chose d'innommable ? Ou bien n'est-ce que mon avis ?
oui c'est aussi mon sentiment. Je ne connais pas les opinions de cette dame mais je peux comprendre son désenchantement si elle a suivi le parcours de la fédération depuis JF Chary jusqu'à celle celle de S. Lecomte, d'une fédération sportive on est passé à tout autre chose.
de la pédagogie ludique tu feras
de donner des conseils techniques, tu t'interdiras
ton élève faire ses propres expériences, tu regarderas
ses mauvais reflexes, tu constateras
ses gestes brutaux, tu regretteras
...
et quand l'age de la pédagogie ludique passée sera
lui apprendre l'équitation avec un grand E, tu essayeras
mais tes propres cheveux, tu t'arracheras.
monitrice désabusée.
-le PEF par JeanClaudeGrognet (21/12/2006 14:16:55)
Vers un PEF (Paysage Equestre Français) à double visage. Non bien sûr l'Equitation n'est pas morte. C'est comme si l'on prédisait la fin de la musique classique ou du livre.
Bien sûr Mme Tourre Malen n'a pas voulu dire cela.
Au risque de choquer certains lecteurs, 2 types de cavaliers vont se heurter , s'entre choquer: une minorité élite en recherche d'Equitation, une majorité consommatrice du cheval, du poney sans acquis techniques ou presque avec son accompagnement de gourous, éthologues, kinémachinchose, radiomachintruc, et laveurs de cerveaux en tous genres ...
Finalement rien n'a vraiment changé ou presque depuis nos grand parents, si ce n'est que la démocratisation des sports équestres a permis à quelques uns moins fortunés la découverte du cheval et de l'Equitation ... après beaucoup d'efforts, de sacrifices, et des enseignants passionnés pour nous accompagner. Je les en remercie de m'avoir donné ce goût là.
quand je lis ces lignes et les commentaires, il me revient tout de suite à l'esprit mon petit message qui a été diversement apprécié sur le forum au sujet de EquiServices...
je suis comme JCG, je blague !
En bonne "anthropologue, professionnelle du cheval", madame Tourre Malen note que "le poney peut vivre dehors, à la différence du cheval".
Comme quoi, pour reprendre un des premiers commentaires, "tout est dit ".
Trève de plaisanterie, l'équitation -de quelle équitation parle-t-on, au fait ?- serait-elle morte ? Il n'y a jamais eu de grande équitation militaire- au sens de la troupe, s'entend. C'est d'ailleurs pour cela que le d'Aurisme a été jugé préférable au Bauchérisme en tant qu'enseignement officiel ! Il y a eu perte du cheval =outil nécessaire, et développement du loisir, compétition ou autre.
Oui, il y a des erreurs, des dérives ... pas forcément plus qu'avant. Que le "niveau moyen" des enseignants/de leurs élèves aient baissé, sans doute : à trop vouloir "diplômer" express on ratisse plus large. Mais c'est un reflet général de la société, pas seulement un état des lieux de l'équitation française.
Pendant mon enfance et mon adolescence, je passais tout mon temps libre chez un ancien maréchal ferrant des Spahis, ex champion de concours de sauts d'obstacles militaires. Ce monsieur, décédé depuis, adorait ses chevaux. Et pourtant, il était d'une redoutable brutalité avec eux -ils le lui rendaient bien ! Je lui doit énormément : j'ai risqué ma vie, et compris que pour fonctionner, l'homme -le maître- devait être d'une justesse impitoyable. Les chevaux acceptent cela, et même relativement bien tant qu'on les traite comme des chevaux.
La dérive, la première dérive, c'est de croire qu'on est civilisé quand on continue d'employer les armes de la barbarie. C'est le petit cheval "chouchouté" au box, à qui on colle un nose-band bien serré (savez-vous qu'il y a des muserolles qu'on serre au passe-lacet en concours de dressage ?) ou la pratique du rollkür, rênes allemandes sur bride + grands coup de lardoirs... Et le pire, c'est de traiter son cheval comme une peluche ou un petit chien.
Les chevaux sont des êtres extraordinairement sensibles et réactifs, et si les aides /le code s'appuie sur la "logique" cheval, le jeu peut infiniment gagner en subtilité. Et si l'échange est basé sur la confiance, les acquis sont solides, sûrs. Ce n'est pas faillir que de perdre la brutalité.
Mais c'est une lourde condamnation que d'obliger un cheval à vivre contre sa nature profonde.
votre commentaire n'apporte rien, rien de de vouloir laisser penser que tous ceux qui ne pensent pas comme vous sont des brutes et des abrutis qui n'ont rien compris. Allez jusqu'au bout de vos convictions, pourquoi avoir un cheval chez vous ? Laissez les donc en liberté!
Oui, mais où en liberté ? Le pré n'est pas plus un espace de liberté que le box un espace de confinement... Qu'on le veuille ou non, les chevaux sont devenus ce que les hommes en ont fait, même s'ils n'ont pas la servilité des chiens et qu'il y a toujours en eux une aptitude imminente à retrouver les réflexes de la vie sauvage, mais encore une fois où ?
Il y a toujours un équilibre à trouver dans l'approche des chevaux ("équilibre" est un des plus jolis mots !).
Et puis il y a l'équitation (qui pourrait être un mélange étrange d'équilibre et de lévitation, où le bonheur d'être à cheval !) qui est devenue, dans sa grande majorité ce qui est décrit dans l'article.. je le confirme : tellement écoeurés, nous avons cessé notre activité de centre équestre, parce que de plus en plus nous avions des "clients" qui venaient consommer de "l'équitation", bafouant, sans le savoir, les fondements de l'art équestre qui est dans l'âme de tout enseignant...
Combien de fois ai-je entendu mon moniteur préféré de mari, en parlant de son métier : c'est une vocation, un sacerdoce ! Maintenant, c'est du commerce et de la rentabilité...
L'attelage demande un tel investissement (et pas seulement financier), qu'il a une chance de ne pas être galvaudé.
que j'ai écrit " Cheval mécanique " sur le mode de la dérision...
pour éviter de le dire trop tristement.
Mais il y aura toujours des artistes. C'est seulement plus difficile pour eux,
mais aussi beaucoup plus gratifiant.