Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 12/08/2007 19:12:17 Rubrique : Culture générale, lu 3071 fois. 4 commentaires |
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« Profession » Activité régulière pour gagner sa vie… «Professionnel » … se dit d’un sport pratiqué comme une profession (Petit Larousse), c’est un « Pro » entendons nous souvent dans notre discipline.
Qu’y a-t-il derrière ce mot souvent employé pour marquer une différence de moyens ou justifier de moindres résultats sportifs ?
Au sens propre du mot, il y a peu de meneur qui gagnent leur vie par la pratique de l’équitation ( club hippique, négoce de chevaux, etc ) et la pratique de l’attelage seule et même à haut niveau, (et avec succès), ne permet pas d’exercer notre sport en professionnel.
Il y a certes à l’étranger un peu plus de meneurs que chez nous ayant une activité hippique et attelage, surtout dans la catégorie des 4 chevaux, mais pour les autres je n’en connais guère, et pour ne pas dire aucun chez les poneys. Je dois sûrement me tromper mais là n’est pas la question et il se trouvera bien quelqu’un pour nous en faire le bilan sur les 10 meilleurs meneurs classés des derniers Championnats du Monde dans toutes les catégories.
Les conditions du succès à haut niveau
Ce qualificatif de « Pro » ne résume en réalité que 4 paramètres indispensables pour assurer une base à « minima », hors des qualités sportives qui sont évidemment nécessaires pour parvenir sur les plus hautes marches de la hiérarchie internationale. La gestion de la discipline dans son contexte national influe également.
Les paramètres maîtrisés par le meneur :
- Moyens matériels
- Moyens financiers
- Disponibilité de temps
- Connaissances techniques
A) Moyens matériels
Carrière, espace de travail, possibilité de trotting à l’extérieur, éventuellement obstacles etc, chevaux/poneys à portée de main… c’est un choix de vie, de lieu de résidence.
B) Moyens financiers
Un minimum est évidemment indispensable. L’important est de choisir la catégorie d’attelage qui convient à ses moyens. Cependant je ne placerais pas ce paramètre comme celui qui fait le plus défaut généralement dans notre discipline. Je dirais plutôt que les « moyens » sont souvent mal utilisés. L’important c’est le moteur, c’est le cheval /poneys et la qualité donc souvent le prix que l’on voudra bien y consacrer. A l’inverse la priorité de qualité est souvent placée sur le matériel, camion, voitures, harnais ….
C) Disponibilité de temps
C’est le paramètre difficilement modifiable. L’activité professionnelle est bien évidement prioritaire. Ici aussi il convient donc de ne pas surdoser ses possibilités. Un attelage en paire ce n’est pas 2 fois plus de travail qu’un attelage simple, mais 4 fois plus… et un attelage à 4, c’est 10 fois plus de travail ! L’équipe est donc d’importance, il faut être bien entouré de personnes ayant les compétences pour assurer un travail efficace sur les chevaux/poneys ou bien encore pour s’occuper de la maintenance du matériel qui prend une part de temps importante.
Il y a en France un nombre non négligeable de meneurs qui se sont aménagés une large autonomie de manœuvre, et ont solutionné ce paramètre.
D) Connaissances techniques
Paramètre totalement modifiable mais qui ne l’est pourtant pratiquement jamais ! J’exclue bien évidemment tous les stages ponctuels de groupe organisés par les associations ou les CRE de cette réflexion. Ces stages ne sont souvent que des emplâtres où le meneur y trouvera peut être une « solution » ou une « recette » à un problème, rarement plus.
Pour être clair j’intègre dans ce paramètre la participation d’un professionnel, technicien du cheval, accompagnant d’une manière assidue le meneur qui aspire aux épreuves majeures, et ce durant toute la construction de la carrière sportive du cheval/poney.
Haute technicité et coaching: personnellement je pense que la grande différence avec nos pays voisins se trouve là.
Notre discipline est très en retard dans ce domaine. Le coach ou entraîneur privé est situation courante dans les autres disciplines équestres ainsi que dans les autres sports. Il convient donc de ne pas attendre ce service de la FFE. Il en est d’ailleurs de même dans les autres fédérations sportives qui ne délèguent en réalité que des sélectionneurs auprès des athlètes (contre exemple d’actualité avec la préparation de l’Equipe de France de rugby pris en charge par la Fédération !).
Ajoutez à cela un peu de chance le jour J, plus un million de petits détails que vous aurez su gérer au quotidien mais aussi le jour de l’épreuve.
Alors, amateur, amateur averti ou Pro ?
Peu importe, à chacun de doser son esclavage et sa dépendance à notre chère passion. Mais n’oublions pas que si l’on veut jouer contre les Pro il faut faire preuve de …. professionnalisme.
Ce n’est évidemment que mon avis !
JCG