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Caleche 02/11/2005 06:49:20 | Re: avec ou sans oeillères Bonjour Boogie, Bravo pour votre engagement à régler ce problème. Cependant vous ne pourrez pas parvenir à un résultat satisfaisant si vous ne prenez pas en compte tous ses aspects. Dans le cas qui vous concerne vous avez à prendre en compte la globalité du problème en analysant leurs incidences sur le physique, l'émotionnel et le mental du poney. physique: il s'est emballé. Il a apporté à un stimulus important une réaction de fuite incontrôlée (pendant de longs instants) et il a franchi la main, ce qui sont deux comportements qui ne doivent pas se renouveler. Ce faisant, il a perdu la confiance "absolue" qu'il avait en vous en se soustrayant quelques instants à votre "domination". Cette situation est tout à fait réversible à condition qu'elle soit traitée jusqu'au bout par quelqu'un d'expérimenté. Pour ma part j'utilise les exercices d'Elisabeth De Corbigny pour obtenir un contrôle approfondi de la tête, des épaules et des hanches du cheval, en particulier "l'arrêt d'urgence" d'E. de Corbigny. Ainsi votre poney apprend que la fuite n'est plus une option. Cet exercice y substitue "l'immobilité près de vous". Ces exercices permettent de rétablir l'autorité de l'humain sans tomber dans l'autoritarisme qui n'aurait pour effet de ne résoudre le comportement indésirable de votre poney qu'avec une personne "autoritaire". J'insiste sur le fait que cet exercice ne doit pas être obtenu par la contrainte du mors ou de la main, mais par un choix volontaire et accepté par le cheval de céder à la pression et de se soumettre. Intuitivement vous apportez une bonne réponse par votre intention de travailler au sol, aux longues rênes. C'est très bien, mais vous ne traitez qu'une partie du problème. De plus, une grande qualité d'écoute est nécessaire, sous peine de risquer d'écorner un peu plus votre "dominance" et de générer d'autres comportements indésirables. Travail passionnant, mais délicat. Si vous le faites vous même, prenez beaucoup de temps pour écouter ce qu'il ressent. émotionnel: manifestement votre poney est équilibré, doté d'une certaine confiance en lui qui le rend froid et franc. Seulement, il n'a pas appris à gérer ses peurs. En situation de stress, il opte pour l'éloignement ou la fuite. L'attacher au bord d'une route serait un long traumatisme dont il n'est pas certain qu'il en sorte indemne. Il vaudrait mieux, dans une enceinte sécurisée (manège, rond de join-up) lui apprendre à apporter une autre réponse que la fuite. Cette nouvelle réponse peut être le retour et l'immobilisation auprès de l'homme. Petite anecdote: il m'est arrivé, il y a quelques années, au cours d'une séance de travail avec F. Gimenez, enseignant Attelage, de perdre la roue avant de ma voiture, au cours d'un allongement dans un pré de plusieurs hectares. Bien sûr, la voiture est partie en tonneaux, j'ai été éjecté et les chevaux sont partis plein galop. Le temps de me relever il étaient à plus de 50 m. Je les ai sifflés, du son qui veut dire "retour au centre près de moi pour la pause". Les deux ont décrit une volte et sont venus s'arrêter devant moi, traînant la voiture en miettes. Ceci pour dire que mes chevaux n'était pas forcément très bien dressés, mais ils sont très demandeurs de confort. Je leur proposais une autre alternative plus confortable que de courir. Cet exercice de maîtrise des peurs est tiré de l'ouvrage de John LYONS, "Dressage des Chevaux". mental: il a associé "camion" avec "peur, danger, fuite" Il faut casser cette association en le désensibilisant aux camions. Là encore, Les exercices d'E. de Corbigny s'avèrent d'un grand secours. Un assistant (mon épouse) conduit le camion. Loin du camion notre élève travaille dur et de moins en moins au fur et à mesure qu'il s'en approche. En deux à trois séances, le camion peut frôler l'élève qui reste immobile quel que soit l'abord. Ce travail nécessite une grande expérience pour cesser les pressions au bon moment car la frontière entre sensibilisation et désensibilisation est infime. Pas assez de pressions et il n'y a pas d'apprentissage (plutôt une lente accoutumance), trop de pressions et le remède est pire que le mal. Pour la question avec ou sans œillères, personnellement je referais succinctement toutes les étapes du débourrage sans œillères( mais en prenant garde que toutes soient acceptées, pas seulement tolérées), puis, je le mettrais en paire avec un solide maître d'école. Gardez confiance pour la suite. Votre poney a de la chance, il a quelqu'un qui tient à lui. A votre disposition si vous avez besoin d'aide. Calèche |